Amal Ayouch réagit à la condamnation de Faouzi Skalli
Suite à la condamnation de l'anthropologue Faouzi Skalli dans l'affaire de la Fondation Esprit de Fès, l'actrice Amal Ayouch réagit à travers ce texte aussi court qu'émouvant.
« Si les Dieux approuvent ce que j'endure, je reconnaitrai mon erreur après l'avoir expiée, mais si l'erreur est là, du côté de mes ennemis, je ne leur souhaite pas de souffrir plus de tourments qu'ils ne m'en inspirent, au mépris de toute justice. » Antigone de Sophocle
Je suis extrêmement choquée par ce jugement qui condamne un homme intègre, un homme de foi, un homme qui milite et œuvre sans relâche, pour son pays et pour l'humanité depuis près de 30 années, un homme dont le souci principal est de féconder le coeur des hommes par la culture, l'émancipation de la pensée, la valorisation du savoir et l'éveil aux valeurs de l'esprit.
Faouzi Skalli a ouvert la voie et éclairé par son exemplarité et ses nombreux apports bon nombre de femmes et d'hommes du Maroc et d'ailleurs, contribuant ainsi largement à faire de la terre marocaine une terre
d'hospitalité, de paix, d'ouverture, de tolérance et d'humanisme spirituel.
Le condamner de manière aveugle,
C'est ternir cette belle image d'une terre de tolérance et de culture portée par quelques êtres inspirés qui aiment leur pays et travaillent avec foi,
C'est mettre à l'épreuve la confiance d'une communauté d'âmes qui soutiennent son travail et se reconnaissent en lui,
C'est paralyser une expérience humaine nouvelle qui œuvre pour préserver un héritage spirituel, un patrimoine culturel et historique, permettant ainsi aux jeunes générations d'aujourd'hui de retrouver des racines et de s'ancrer dans la culture qui est la leur, les préservant ainsi de toutes les dépravations qui les guettent,
C'est faire peur à tous ceux qui, comme lui, voudraient accompagner l'émergence d'expériences créatives et innovantes, avec pour seul bagage leur bonne foi et leurs rêves de contribuer à l'évolution de leur pays, et par la même de l'humanité, des êtres non aguerris aux "rouages administratifs" ...
Messieurs les juges et autres hommes de loi, soyez clairvoyants, faites preuve de Discernement et de Justice, et laissez cet homme continuer paisiblement son œuvre.
Puissiez-vous, Messieurs les juges, être inspirés sur cette voie.
Amal Ayouch