(Billet 713) – Espagne et Europe secouées de névrAlger…
Le mal est terrible, dangereux, il s’étend de mois en mois et se complique de jour en jour. Les gouvernants d’Alger ne savent plus que, quoi et comment faire pour exister, dans la négation du Maroc. Il aurait été plus simple, et bien plus profitable, de coopérer et de construire, mais voilà, tel n’est pas le vœu des responsables algériens. Or, plus ils persistent dans leur jeu trouble, moins les Européens sont enclins à leur maintenir leur étrange bienveillance.
Et c’est toute la Méditerranée occidentale qui est secouée par une politique algérienne défigurant toute perspective de politique collective, alors même que la guerre en Ukraine se crispe et menace de plus en plus de s’étendre au monde entier, politiquement et économiquement.
Que veut Alger ? C’est la question à laquelle personne ne peut plus répondre aujourd’hui, tant les politiques des généraux, exprimée par Abdelmajid Tebboune, sont erratiques, mais avec deux points communs : une haine tenace pour le Maroc, et plusieurs contradiction dans les politiques. Ces contradictions apparaissent désormais clairement au monde : Alger se défend d’être partie au conflit du Sahara, mais s’emporte contre tout ce qui modifie le statu quo.
- Contradiction 1: Elle est ancienne, mais mérite d’être rappelée. L’Algérie se présente comme simple « Etat observateur » de la question du Sahara, mais elle abrite, arme, finance, soutient, encourage, protège le Polisario. Or, comme le relève si justement le diplomate Ali Achour, spécialiste de la question, Alger déclare offrir sur son sol un territoire à la RASD, plongeant dans l’aberration unique en son genre de la création d’un « pays en exil », avec un « président » qui inaugure des installations économiques, des « ministres » qui s’activent et reçoivent des délégations étrangères sur leur « sol », en territoire algérien et une « armée » qui circule dans cette région de Tindouf. Un jour, prédit le diplomate, tout cela se retournera contre Alger…
Cela ne heurte pas la « communauté internationale ».
- Contradiction 2: Ce mois de juin, tel un taureau énervé face à l’Espagne qui lui a planté ses banderilles à travers la confirmation de sa nouvelle position sur le Sahara, Alger piétine, frappe des pieds, souffle, rugit, fonce… puis recule précipitamment et en désordre, tout en professant sa « neutralité ». La junte ne trouve rien de mieux à faire que de dénoncer
le Traité d’amitié et de voisinage qui lie l’Algérie à l’Espagne, et qui avait été signé du temps de José María Aznar. On décrète dans la foulée le gel des domiciliations bancaires, interrompant toute activité commerciale entre les deux pays. L’Union européenne réagit avec force et vigueur mais Alger, dans un même mouvement, dénonce la position de l’Europe et renonce à ses menaces, tout en s’en prenant, par l’insulte, au Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères, Josep Borrell…
Cela n’émeut toujours pas la « communauté internationale ».
- Contradiction 3: Face à Antony Blinken, début avril à Alger, le président Tebboune avait dit ceci : « De tous les pays du voisinage, seule la Tunisie nous ressemble ». Fort bien, mais quelques semaines plus tard, avec son homologue italien, le même Abdelmajid Teboune déclare cela : « Nous sommes prêts à aider la Tunisie pour sortir de la situation difficile dans laquelle elle a sombré et à retourner à la voie démocratique ». Un aveu en creux de ce qu’est devenue l’Algérie…
Cela ne gêne personne au sein de la « communauté internationale ».
Cela étant, et avec le cumul et l’accumulation de décisions erratiques, incompréhensibles, impliquant un pays fournisseur d’énergie à une Europe en crise énergétique, diplomatique et politique, le Vieux Continent commence sans doute à comprendre à quel type d’Etat il est confronté en Algérie. Les Américains ont compris cela en mars dernier déjà, avec la visite de la Secrétaire d’Etat adjointe Wendy Sherman à Alger.
Que retenir donc ? Que le bloc occidental, en guerre contre la Russie, doit « gérer » un Etat allié inconditionnel de la Russie, ami indéfectible de l’Iran et du Venezuela, œuvrant à semer le chaos dans sa région, faussement dopé car appuyé sur des capacités énergétiques de plus en plus limitées, entretenant sur son territoire un groupe qui appelle ouvertement à l’action terroriste contre un Etat voisin, allié majeur non-membre de l’OTAN, en l’occurrence le Maroc.
En plus des maux de têtes que cela cause à une diplomatie internationale préoccupée par le sort de l’Ukraine, de l’énergie, des produits alimentaires, la communauté internationale, aussi ouvertement qu’inconséquemment défiée par l’Algérie, devrait réagir. Elle semble avoir déjà commencé dans les coulisses, les esprits et les chancelleries… comprenant que le remède contre cette névrAlger se trouve à Rabat.
Aziz Boucetta