La guerre en Ukraine sur fond de crise énergétique internationale, par Yassine Gamal

La guerre en Ukraine sur fond de crise énergétique internationale, par Yassine Gamal

Depuis le déclenchement de l’invasion russe sur le sol ukrainien, la quête du pétrole est devenue la grande priorité de l’administration américaine. Monsieur Joe BIDEN avait précédemment émis une décision interdisant toute importation de pétrole russe, résultant de facto d’une baisse de l’offre face à une demande importante. De toute évidence, l’un des plus grands consommateurs d’or noir qu’est le marché nord-américain, s’est ainsi retrouvé confronté à une violente envolée de prix.

L’embargo Américain contre toute importation d’énergies depuis la Russie a diminué l’offre sur les marchés de près de 10 millions de barils par jour. Certes, la mesure a privé Moscou de plusieurs milliards de dollars. Cependant, elle a accentué un déséquilibre dont l’économie mondiale aurait pu se passer après une période COVID compliquée, particulièrement en termes de dynamique économique.

La Russie est à juste titre le troisième producteur mondial de pétrole derrière les États-Unis et l’Arabie Saoudite. Elle fournit 25% du pétrole destiné à l’Europe et 40% de ses besoins en gaz naturel, expliquant sans doute la position prudente de l’Union européenne vis-à-vis de la politique américaine dans la gestion de la crise ukrainienne même si de nombreuses compagnies se sont alignées sur les dispositions de l’embargo américain portant sur les importations de pétrole en provenance de Russie. C’est notamment le cas du Français Total Energies, pour qui la Russie était une zone d’activité très importante.

Dans son rapport concernant la crise ukrainienne et de la situation du marché pétrolier qui en a résulté, J.P. MORGAN considère que la guerre actuelle en Ukraine pourrait faire grimper le cours du baril de pétrole au seuil des 200 dollars. Si le scénario est peu envisageable, il faut tout de même tenir compte de sa potentielle faisabilité engendrant alors des niveaux d’inflation trop importants et des coûts de services publics encore plus élevés. Pour le moment, la situation n’a pas atteint ce paroxysme, toutefois, il ne faut pas manquer de souligner que les conséquences d’un baril à la hausse sont déjà perceptibles surtout dans des économies faibles et importatrices d’énergies.

Les Etats-Unis, qui en 2021 ont importés 700 000 barils par jour de pétrole russe par jour, veulent donc revenir à une situation d’équilibre sur le marché mondial. À ce titre, s’ouvre l’alternative suivante pour combler le déficit de l’offre, : tout d’abord le Venezuela, en second l’Iran. Ceci dit l’approche de Washington ne fait pas l’unanimité au Congrès, tant chez les sénateurs républicains que chez leurs collègues démocrates.

Crise pétrolière, L’alternative Iran –Venezuela...un scénario probable ?

Le poids du pétrole dans l’économie iranienne est très important. Pour Téhéran il est primordial de relancer l’accord de Vienne sur le nucléaire Iranien signé en 2015, et duquel l’ancien Président américain M. Donald TRUMP s’était retiré en Mai 2018. Ceci est d’autant plus important pour l’Iran quand on sait que sur les 2,4 millions de barils pompés par jour courant en 2021, le pays n’a vendu qu’à peine la moitié de ses stocks disponibles. On comprend alors que l’Iran soit prédisposé à augmenter sa production une fois qu’un accord sera trouvé à Vienne. M. Javad OJI, Ministre iranien du pétrole avait déclaré : « La République islamique d’Iran est prête à augmenter sa production et ses exportations au niveau d’avant novembre 2018, [...] Je promets d’atteindre la capacité d’exportation maximale de pétrole d’ici à un ou deux mois, dès que le feu vert sera donné à Vienne... ». L’Iran serait ainsi en capacité de produire entre 3,5 et 4 millions de barils par jour, ce qui impacterait considérablement les prix du marché.

Pour le moment, les négociations de Vienne stagnent sur la même problématique, concernant le statut des puissants corps des « Gardiens de la révolution islamique d’Iran » classifiés « organisation terroriste ». Mais il ne faut pas s’arrêter à ce seul état de fait ; les parlementaires iraniens souhaitent que les Etats-Unis signent un engagement qui ne permettrait plus à Washington de faire marche arrière comme se fût le cas lors du mandat de M. Donald TRUMP.

De leur côté, les alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite en tête, redoutent un accord dont l’Iran sortirait vainqueur ; Téhéran conserverait alors son stock d’uranium enrichi. S’en suit alors une logique de risques inexorables en termes de menaces pour la sécurité des pays de la région. Notons ainsi que la crise du Yémen où l’Iran est très impliqué, a directement impacté la sécurité de Riyad et récemment Abou Dhabi. Au Liban le poids du Hezbollah est de plus en plus important sur la scène politique, et en Irak les partie Chiites pro-iraniens sont des acteurs incontournables.

 Sur la même longueur d’onde que Téhéran, Caracas se dit en mesure d’augmenter la production en contrepartie d’un allégement des sanctions infligées au régime du Président Nicolas MADURO, ce dernier n’hésitant pas à déclarer : « Les portes du Venezuela sont ouvertes à l’investissement ainsi qu’à la production de pétrole et de gaz. Le pays est prêt à garantir la stabilité du pétrole et du gaz pour le monde entier, y compris pour les États-Unis ». Cette déclaration n’est pas passée inaperçue quand on sait que le Venezuela dispose des plus grandes réserves de pétrole connues à ce jour. Pourtant la situation économique du pays est demeurée précaire. Plus de 4 millions de Vénézuéliens ont fui le pays vers les pays voisins, et les retombées de la réélection contestée du Président Nicolas MADURO en 2019, puis le bras de fer qui s’en est suivi avec le président de l’Assemblée Nationale M. Juan GUAIDO se font encore ressentir tant sur la situation politico-économique du Venezuela que sur ses relations avec les autres pays.

En dépit du climat de crise qui sévit au Venezuela, la Maison Blanche a quand même dépêché une délégation d’envergure à Caracas en vue de débuter des négociations que le New York Times a révélées au début du mois de Mars 2022. L’administration américaine a confirmé cette rencontre qu’elle inscrit dans le cadre de la sécurité énergétique des États-Unis, Le Venezuela a de son côté, conforté l’information émise par le quotidien New Yorkais, assurant d’une rencontre « respectueuse, diplomatique et cordiale ».

Vienne encore une fois...

Vienne serait encore une fois la destination appropriée pour trouver une solution. Cette fois-ci, le nucléaire iranien ne serait l’enjeu primordial. Il s’agirait davantage de trouver des compromis au niveau de l’OPEP où l’alliance russo-saoudienne est très présente.

À ce jour, l’axe Riyad-Abou Dhabi ne s’est pas encore inscrit dans la ligne directrice américaine visant à augmenter les volumes sur le marché pétrolier. Les deux monarchies du Golfe, membres influents de l’OPEP, sont à juste titre tenues par des accords qui régissent l’organisation, laquelle ne changera pas son programme de production, le cartel pétrolier ne voulant sous aucun prétexte mettre en péril son alliance avec la Russie. Les souvenirs de la guerre des prix que se sont livrée les Saoudiens et les Russes en 2020, et la baisse spectaculaire des prix qui s’en est suivie sont toujours dans les esprits.

Dès lors et dans un scénario inverse, un marché caractérisé par une forte volatilité ne sert pas les intérêts des pays producteurs. En somme, un prix de baril trop élevé ne ferait à terme qu’accentuer les politiques de transition énergétique et par ricochet engendrer une baisse significative des prix du baril ; un exercice d’équilibriste que l’OPEP souhaite réussir en vue de protéger ses intérêts commerciaux.

Riyad et Abou Dhabi semblent donc détenir les clés pour apporter des solutions à une crise énergétique qui met mal à l’aise l’économie mondiale. Les deux monarchies sont les seules à disposer de capacités de relance de la production, ce qui est loin d’être le cas des autres membres de l’OPEP, et dont la majorité ont peu investi dans des forages en raison de la pandémie du COVID. Pire, certains pays membres peinent à atteindre leurs quotas de production, constat déjà palpable lors du dialogue UE – OPEP et qui s’est déroulé le Lundi 11 Avril 2022, et où le secrétaire général de l’organisation pétrolière M. Mohammed BARKINDO a précisé que l’OPEP et ses alliés (OPEP+) procèderaient à une augmentation mensuelle de 432 000 barils jour à compter de Mai 2022. Cette décision ne permettra pas de combler le déficit des 7 millions de barils jours que couvrait la production Russe. 

Du Rouble contre du Gaz et du Pétrole contre du Yuan

La relation entre la République Populaire de Chine, premier acheteur mondial d’or noir, et le Royaume d’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, ne peut être analysée comme une relation conventionnelle entre deux états souverains.

La disponibilité en produits pétroliers qu’offre l’Arabie Saoudite à l’Empire du Milieu lui assure une continuité de ses activités industrielles, indispensables à son projet titanesque des nouvelles routes de la soie. Sur l’autre volet, les retombées financières pour le Royaume d’Arabie en dollars sont importantes et consolident en même temps sa situation macroéconomique très appréciable. L’Arabie Saoudite prévoyant un excédant sur ses comptes publics en 2022, affiche un ratio dette publique/PIB qui avoisine les 31%, l’un des plus bas sur le plan mondial au moment même où de nombreux pays membres de l’OPEP souffrent de déficits budgétaires engendrés par la baisse de la demande mondiale suite à la crise COVID ...  Il faut savoir que Ryad génère quelque 145 Milliards USD à partir de ses exportations de pétrole, près de 46 milliards proviennent du marché Chinois qui à lui seul consomme l’équivalent de 204 milliards USD d’or noir.

Quelques rumeurs ont toutefois circulé sur les places financières mondiales lors des dernières semaines, parlant d’une possible reconversion des transactions pétrolières entre l’Arabie Saoudite et la Chine du Dollar au Yuan. Si beaucoup y ont vu une manœuvre saoudienne pour contrecarrer le rapprochement qui s’opère entre Washington et Téhéran, il n’a pas fallu longtemps pour se rendre à l’évidence qu’une telle décision serait difficile à prendre et ne servirait pas les intérêts de l’Arabie Saoudite.

Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants d’un tel sujet il faudrait garder à l’esprit que les devises dites fortes sont celles, qui, traditionnellement permettent de libeller les échanges commerciaux entre les états, et sur ce registre, le dollar américain se positionne comme la devise de référence. Il est à ce titre


la monnaie de réserve pour la grande majorité des économies, 60% des réserves des banques centrales du globe sont en billets verts, près de 87 % des opérations de change et une grande partie du commerce mondial sont se réalisent en dollars. On peut alors parler d’une économie mondiale « dollarisée » puisque 75 % des billets de 100 dollars circulent en dehors des Etats-Unis.

Face à cela, de nombreux pays cherchent à diminuer leur dépendance vis-à-vis du dollar en optant pour leurs devises nationales en vue de payer leurs importations. C’est le cas notamment de l’Inde ou du Brésil. Une démarche qui pour les grandes firmes exportatrices peut être incitative à des délocalisations d’activité, s’avérant une solution contre les risques de change.

A l’encontre de cette globalisation du dollar, l’utilisation du yuan, lui, reste limité dans le commerce mondial. Même si la Chine à elle seule génère 14% du PIB mondial.  En 2021, Bloomberg avait annoncé que le yuan avait atteint son niveau le plus élevé, quoique modeste puisque ne dépassant pas les 2,7% des transactions mondiales alors que la livre sterling représente 5,9%, contre 41% pour le dollar américain et 36,6% pour l’euro.

L’Arabie Saoudite comprend que libeller ses transactions pétrolières avec Pékin en yuan ne va en rien augmenter sa part dans les approvisionnements de la Chine en or noir. Cette dernière, qui, par mesure préventive cherche à diversifier son portefeuille de fournisseurs, vise aussi à élargir l’éventail de ses partenaires commerciaux. En effet, le business du pétrole est souvent une porte d’accès pour d’autres marchés tant pour les producteurs que pour les grands acheteurs. En somme, l’Arabie Saoudite n’a pas réellement d’enjeux stratégiques à passer d’une facturation en dollar à une facturation en yuan.

Ceci dit, il n’y a pas que le volet transactionnel qui conforte cette hypothèse. Il faut savoir qu’un stock en yuan confronte son détenteur à un risque majeur de dévaluation brutale, surtout quand celle-ci coïncide avec des ambitions chinoises à l’export toujours très forte.

En définitive, le yuan n’est pas vraiment un substitut au dollar américain. On peut comprendre que les quelques pays qui ont accepté de libeller leurs transactions avec la Chine en Yuan ne l’ont pas fait par manœuvre stratégique, mais bien plus sous la pression des dettes importantes contractées auprès de Pékin. 

La guerre en Ukraine et les réactions internationales qui s’en sont suivies ont poussé le Président Vladimir POUTINE à prendre une décision qui a surpris les places financières internationales. En effet, Moscou avait imposé à ses clients de payer les livraisons de gaz russe en rouble. Le Président russe, et dans un élan de souveraineté économique et financière avait alors déclaré : « J'ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer, pour tous les règlements, aux devises qui ont été compromises ». Cette mesure survient en réaction au gel de près de 300 milliards de dollars dont disposait la Russie dans les banques occidentales.

Le nouveau dispositif initié par le Kremlin est simple. Le contrat signé avec le client ne subit aucun changement, ni sur les volumes, ni sur le prix. Cependant l’acheteur a pour obligation d’acquérir des roubles équivalent au montant des contrats signés. En définitive, la société GAZPROM ne peut recevoir que des roubles pour se faire payer. Mais un mouvement intense d’euros vers le rouble se produira et permettra de renforcer la devise russe. Certes, les États-Unis et les pays européens ont entrepris une série de mesures pour limiter la marge de manœuvre de la banque centrale russe, cependant GAZPROMBANK pourraient être le relais indispensable pour que la mécanique euro-rouble puisse se mettre en marche.

Au final, M. Olaf SCHOLZ, chancelier fédéral d’Allemagne est et dont le pays se trouve en première ligne de la crise énergétique engendrée par la guerre d’Ukraine avait déclaré lors d’une récente conférence de presse que les paiements des livraisons de gaz ne peuvent être libellés qu’en euro tel que stipulé dans les contrats signés initialement, et que cette position a été communiquée au Président Vladimir POUTINE.

Rupture de gaz russe ou non, l’Union européenne semble avoir tiré les conclusions qui s’imposent, en témoigne la déclaration de M. Bruno Le MAIRE Ministre Français de l’économie et des finances, et qui en substance remet en cause la forte dépendance des 27 membres de l’UE vis-à-vis du gaz russe et la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement, notamment sur le marché Américain qui semble être, entre autres, une alternative sérieuse à fort potentiel pour l’Union européenne.

Le paiement en rouble imposé par la Russie risque de ne pas avoir les retombées tant souhaitées par Moscou. En effet, la monnaie russe sera confortée dans un climat de sanctions internationales mais privera le pays d’une source majeure de devises, la loi russe exigeant aux entreprises exportatrices de convertir un minimum de 80% du chiffre d’affaires réalisé en rouble. La Banque centrale avait dû intervenir pour soutenir l’économie du pays, entre Février et Mars 2022. La Russie a injecté près de 40 milliards de USD depuis ses réserves estimées au début de ce conflit à quelque 643 milliards de USD dont 300 sont aujourd’hui bloqués à l’étranger.

A ce jour, le contexte n’a pas tellement évolué, pour ne pas dire que dans le fond la situation du marché du gaz russe en Europe n’a pas changé. Pour cause, GAZPROMBANK, le puissant et discret bras financier du géant GAZPROM n’est, à ce jour, pas du tout concerné par les sanctions prises par Bruxelles. Pourtant les 27 n’ont pas hésité à déconnecter sept banques russes du système SWIFT, indispensable aux échanges commerciaux entre pays. La Russie continue tout-de-même de vendre son gaz vital à une Europe qui continue de la payer en Euro, tout naturellement et comme si de rien n’était.

Des perspectives géopolitiques en vue et un rendez-vous à ne pas manquer

Les connaisseurs de l’Histoire, et abordant la relation stratégique entre Washington et Riyad évoquent longuement le pacte Historique du USS Quincy, le fameux croiseur sur lequel s’est déroulée le 14 Février 1945 la rencontre entre le Président Américain Franklin ROOSEVELT, sorti vainqueur de la seconde guerre mondiale et le Roi Abdelaziz Al SAOUD fondateur du jeune Royaume d’Arabie Saoudite (ci-contre).

Si de nombreux points auraient été discutés lors de cette rencontre, la question la plus importante et qui aurait fait l’objet d’un accord clé est celle de l’approvisionnement énergétique des Etats-Unis et que pourrait assurer l’Arabie Saoudite.

Depuis, les deux états sont des alliés dont les relations politiques, économiques et militaires sont fortes en dépit de quelques différents que Washington et Riyad ont toujours surmonté au nom des intérêts supérieurs des deux pays.

En plein guerre du Yémen, les groupes Houti pro-Iranien ont bombardé par drones et missiles des sites pétrochimiques saoudiens, notamment au mois de Septembre 2019. Une situation qui s’est reproduite, atteignant tout récemment des sites émiratis. Washington n’a pas réagi militairement tel que l’aurait souhaité Riyad engendrant des mésententes diplomatiques venues se rajouter à une question déjà épineuse entre les deux pays ; à savoir l’affaire du journaliste M. Jamal KHASHOGJI.

De son côté Abou Dhabi n’a pas caché sa colère vis-à-vis de Washington, puisque Cheikh Mohammed Ibn Zayed Al NAHAYAN n’avait pas accordé d’audience au Général Kenneth Mc KENZIE, Chef du Commandement central Américain lors de son passage à Abou Dhabi en février dernier. Il faut souligner que son déplacement aux Emirats Arabes Unis a eu lieu plus de 20 jours après les attaques Houti.

On comprend alors les raisons qui ont poussé l’Arabie Saoudite à envisager l’option du yuan pour ses transactions avec la Chine, mais encore plus la décision saoudo-émiratie qui va à l’encontre d’une augmentation des volumes de production de pétrole telle que voulue par les Etats-Unis.

Au final, une augmentation des volumes de production saoudiens et émiratis en vue d’atteindre un équilibre du marché mondial du pétrole semble plus adéquate, voire meilleure qu’une négociation avec le Venezuela et/ou l’Iran. Ce scénario serait plus favorable à Caracas et Téhéran qu’à Washington où on pense déjà aux élections de mi-mandat en novembre 2022, lesquelles risquent en effet de voir le Président Joe BIDEN perdre sa majorité au Sénat au profit des républicains. Cette situation qui résulterait entre autres de la colère des citoyens américains quant à la hausse des prix à la pompe.

On attendra alors la prochaine rencontre prévue entre M. Anthony BLINKEN et le Prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed Ben Salmane Al SAOUD. Mais il semble que la négociation se concentrera sur l’augmentation des volumes de production du pétrole saoudien contre une plus grande implication des États-Unis en faveur d’une solution saoudienne au Yémen, incluant le volet sécuritaire. 

À ce jour, aucune date n’a encore été fixée pour cette rencontre prévue à Riyad et tant attendue par les observateurs. Cependant l’évolution de la crise ukrainienne, la hausse du prix du baril, l’avancement des négociations de Vienne sur l’uranium iranien et la nécessité de solutionner la question du Yémen sont autant de raisons qui devraient provoquer cette réunion entre les dirigeants des deux pays, considérant que la dernière rencontre de haut niveau entre les deux alliés s’est déroulée courant Octobre 2021 à Washington lorsque le Ministre Saoudien des Affaires étrangères, le Prince Faiçal Ben Farhane Al SAOUD avait rencontré M. Anthony BLINKEN.

Pour conclure, il s’avère que la réponse à la crise énergétique engendrée par l’invasion russe sur le sol d’Ukraine, se trouve dans le dialogue États-Unis -Arabie Saoudite.

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Yassine GAMAL est membre de l’Institut Marocain des Relations Internationales et du mouvement OTED, il est lauréat de la seconde promotion de l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de l’Université Hassan Ier de Settat, il est titulaire d’un DESS de la faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l’Université D’Auvergne, d’un DES du Collège de Polytechnique Paris et d’un DES en management avancé et innovation à IC-HEC Bruxelles, lauréat de la quatrième promotion HEC Paris- UM6P en géopolitique et géo économie, il a occupé de nombreuses fonctions dans des entreprises de renom et dirigé ou codirigé plusieurs projets de développement et de mise à niveau, notamment dans les secteurs agro-alimentaire, logistique, finance, industrie BTP et Offshoring