Zoom N° 70 : Désormais face à tout !
En attendant la formation du gouvernement, le 33 ème depuis l’indépendance du Maroc, les populations, tous secteurs confondus, égrènent les priorités qui attendent le nouveau premier ministre.
Parmi les dossiers les plus brûlants auxquels Aziz Akhannouch et son équipe devront faire face est celui de la demande sociale pour résorber le gap des inégalités sociales.
Cette notion d’inégalité socio-économique qui est un indicateur de développement, est un nom donné aux différences résultant de conditions objectives telles que le niveau de revenu du ménage. Par exemple, être né dans un ménage avec un certain niveau de revenu peut affecter le niveau et la qualité des services de santé, l'éducation, la position dans l'emploi et même le degré et la qualité de la participation politique qui est possible.
L'inégalité permanente, d' autre part, est l’inégalité qui persiste dans des environnements politiques où l'égalité n'est pas adoptée comme principe et commence presque à leur attribuer un caractère naturel. Dans ce cadre, les inégalités issues du système lui-même révèlent des inégalités permanentes. Aujourd'hui, si la pauvreté est traitée comme une maladie exceptionnelle, elle est en réalité devenue une conséquence naturelle du fonctionnement du système économique. D'une certaine manière, le fonctionnement de l'économie mondiale d'aujourd'hui est presque impossible sans pauvreté.
D'un autre côté, l'inégalité peut être causée par de tels mécanismes de marché, et quel que soit le niveau de revenu, l'identité basée sur l'origine ethnique et/ou la langue maternelle, la religion ou la secte, ou basée sur le genre et l'orientation sexuelle est méprisée et dénigrée des tendances de la majorité ou l'idéologie dominante. Les discriminations telles que l’inégalité peuvent également engendrer des inégalités.
Aujourd'hui, l'augmentation et l'aggravation des inégalités sont devenues une composante presque naturelle du modèle économique mondial. En Amérique, la plus grande économie du monde, les 1% avec les revenus les plus élevés ont connu 65% de toute la croissance de l'économie entre
2002 et 2007, et 93% en 2010, tandis que les classes moyennes ont connu une contraction économique majeure et les groupes à plus faibles revenus connaissent une grande pauvreté. Le PDG moyen est aujourd'hui payé 250 fois que le travailleur moyen. Alors que le taux de travailleurs syndiqués était de 20 % en 1980, ce taux est passé à 12 % en 2010. Cette augmentation des inégalités a commencé à provoquer des explosions sociales dans la société américaine, dont nous voyons les signes, comme dans les incidents Occupy Wall Street, Ferguson.
Au Maroc, le revenu salarial des 20% des ménages les plus aisés est 14,1 fois celui des 20% des ménages les moins aisés. Cet écart est de 25,9 fois entre les 10% des ménages les plus aisés et les 10% les moins aisés, selon une note du HCP intitulée «Sources de revenu des ménages: Structure et inégalité».Pour conjurer et corriger les inégalités qui ont été renforcées par la pandémie du coronavirus, le prochain gouvernement devra indéniablement prendre à bras le corps plusieurs facteurs dont le manque de branches d'approvisionnement pour l'industrie, le secteur agricole qui est un facteur d'incertitude lié au climat, le chômage généralisé et son corollaire la pauvreté, la forte proportion du secteur informel, le manque de personnel qualifié, la dépendance économique vis-à-vis de l'Europe, la concurrence croissante des économies émergentes, les inégalités et tensions sociales et la hausse des prix des matières premières.
Si ces paramètres sont bien pris en charge, Aziz Akhnnouch aura réussi sa mission et le Maroc un candidat sérieux au G20.Pour l’heure ce n’est pas 2500 dh pour l’enseignant, 1000 dh pour le retraité et 300 dh comme allocation familiale pour chaque enfant qui feront entrés le Maroc dans la cour des grands, mais une politique économiques et sociale très rigoureuse et courageuse qui fera rêvée le Marocain en attendant…
Mouhamet Ndiongue