Zoom n°66 : D’égal à égal !
Quand toute l'Europe tombait sur le Maroc, l'Afrique dans sa longitude est restée muette comme une carpe. Pourtant on avait bien parlé d'Union, mais à l’africaine.
Certains migrants qui sont arrivés à Sebta dernièrement, maltraités par l'armée et les gardes côte espagnoles, sont pourtant des africains.
Qu'attend l'UA et sa Commission pour dénoncer et condamner les barbaries exercées sur ses fils, qui pourtant, faute de vie meilleure en terre africaine, à cause de politiques économiques et sociales exécrables de leur pays, sont obligés de brader vie et dignité dans la méditerranée.
C'est cette Afrique, qui au moment où le Maroc essuie des attaques de Bruxelles, est partie quémander un plan de financement et un budget pour son développement. Autrement dit, les violons s'accordent difficilement en Afrique, pour preuve la ZLECAF tant chantée de Kigali à Durban en passant par Alger et Lagos reste une chimère malgré quelques bonnes intentions déclarées ça et là.
Cette union des Afrique, qui a décidé de pousser les urgences de l'heure à 2063, a fermé les yeux comme à son habitude sur les questions importantes. Elle n'est jamais intéressée par les vies perdues dans le désert d'Agadez, dans la méditerranée, en Algérie ou en Libye. Les téméraires s'indigneront et les autres accuseront les morts.
Avec son tocsin, le roi Mohammed VI avait plusieurs fois invité les dirigeants à prendre à bras le corps la question du développement de notre continent.
Le 14 juin
2014 à Abidjan, le Souverain déclarait que "l'Afrique doit faire confiance à l'Afrique et l'africain doit faire confiance à l'africain."
Mais au delà de l'acte de solidarité, manqué une fois de plus par l'Afrique, c'est tout un pan des discours construits pour le développement de l'Afrique qui s'affaisse. La solidarité reste un vain mot dans cette union.
En termes de coopération et de solidarité aucun pays africain n'a fait mieux que le royaume, qui dés les premières heures de la pandémie, a dépêché des cargos d'aides pour plusieurs pays du continent. Le Tchad vient aujourd'hui d'en être la preuve réelle. Si c’est un acte humanitaire, son caché pédagogique n’en demeure pas moins.
Pourtant depuis son émergence pendant les années nationalistes de 1945 à 1960, la diplomatie (fiction) africaine a constamment exploré la dialectique entre la promesse du changement et les pressions du compromis. Le désir de réimaginer - la « nation Afrique » de la reconstituer, à toutes les échelles -est la pierre angulaire de toutes les organisations sou-régionales et régionales.
Mais pour arriver à cette fin, l’Afrique doit se libérer davantage et prendre son destin à main. Non pas affronter l’Europe, mais traiter égale à égale avec elle.
Le Maroc qui a fini de démasquer la fourberie de Madrid, la condescendance de Berlin et l’insolence de Bruxelles et a démontré à l’Afrique le chemin par où passer pour asseoir un respect effectif et durable.
Mouhamet Ndiongue