Zoom n°65 : La laideur !

Zoom n°65 : La laideur !

«  La guerre est d’une importance vitale pour l’État, la grande affaire des nations ; elle est le lieu où se décident la vie et la mort ; la conservation ou la perte de l’empire en dépendent, sa survie ou son anéantissement. On ne saurait le traiter à la légère. (…)», Sun Tzu, « L’art de la guerre ».

Avec l’escalade de violence à Gaza, les forces israéliennes ont tué au moins 58 enfants la semaine dernière. Ils rejoignent les plus de 3 000 enfants palestiniens tués par les forces israéliennes au cours des 20 dernières années.

Au cours des deux dernières décennies, les enfants palestiniens ont subi sept offensives meurtrières dans la bande de Gaza, des points de contrôle, des raids militaires et des expulsions de leurs terres et de leurs maisons dans les territoires occupés…

Dans un monde où les gens deviennent insensibles au meurtre de bébés et d'enfants et où les meurtriers sont soutenus et agissent en tout impunité, il y a quelque chose de flou dans ce monde que nous voulons transparent et démocratique. Mais malgré tout, il faut faire confiance à des personnes qui peuvent encore faire de la place à la paix, aussi minuscule soit-il.

Cela n'a peut-être aucun sens pour certains, mais nous avons besoin du cri d'artistes qui croient en l'art, qui allument les étincelles dans nos cœurs envahis par la tristesse. Peut-être que nous pouvons trouver les chemins qu’avec les vers de poètes et de musiciens légendaires. Parfois c'est du rock, parfois c'est du jazz voire du reggae. En attendant, n'oublions jamais que le jazz, que les nazis ont opprimé pendant les années d'occupation, est devenu le symbole de la liberté à Paris après la guerre. Parce que les nazis n'aiment pas le jazz ... « Le jazz est l’incarnation de la musique nègre ». Joseph Goebbels, ministre de la Propagande et de l’Éducation sous Hitler le considérait comme une musique « immorale et primitive ».

Le jazz nous renvoie à ces mélodies entendues sous le Troisième Reich que Hitler ne saurait entendre. Les chansons de Pink Floyd (groupe de rock...

progressif britannique), sans aucune hypocrisie idéologique, nous renvoient elles aussi à l'État israélien tuant des enfants et des bébés palestiniens..

Sans aucun doute, Pink Floyd est un groupe qui s'est fait un nom non seulement pour ses chansons mais aussi pour sa philosophie de rendre le monde beau. « The Dark Side Of The Moon », album de Pink Floyd, écouté par des millions de personnes dans différentes régions du monde, est le plus grand indicateur du succès du groupe. Les lignes suivantes de « Us And Them » (eux et nous) dans l'album « The Dark Side Of The Moon » nous emmènent tous dans un voyage intellectuel différent.

En fait, l'album « The Dark Side Of The Moon » est l’histoire de notre côté obscur que nous ne voulons jamais voir, mais qui existe toujours. Peut-être que le côté obscur est, selon les mots de Roger Waters, notre folie. Les lignes suivantes de Waters dans la chanson nous donnent la chair de poule: « Il n'y a pas vraiment de côté sombre de la lune, en fait, tout est sombre ».

Une partie importante de notre comportement en tant qu'êtres humains est la peur qui nous conduit à la folie, nous essayons juste de dissimuler nos peurs et nos craintes pour protéger nos intérêts et nos égos. Si les êtres humains n'étaient pas enclins à cette peur matérielle, le monde serait-il si silencieux contre la folie meurtrière d'Israël à cette tuerie des bébés et des enfants en Palestine?

Le problème entre Israël et la Palestine s'est transformé en gangrène. La mort, la douleur, les combats et l'injustice ne manquent jamais dans cette gangrène. Le plus grand crime est qu’Israël, qui ne reconnaît pas les droits des Palestiniens et affiche son attitude intransigeante à chaque occasion. Les événements récents en sont l'un des principaux indicateurs.

Ne pas faire de sérieuses réflexions sur ce qui concerne la guerre, c’est faire preuve d’une coupable indifférence pour la conservation ou pour la perte de ce qu’on a de plus cher, et c’est ce qu’on ne doit pas trouver parmi nous.

Mouhamet Ndiongue