Zoom n° 43 : un virus devenu seul constant

Zoom n° 43 : un virus devenu seul constant

Après des mois de gestion de crise aiguë, la plupart des gouvernements des pays commencent à être  à bout de souffle et veulent se consacrer à sauver de ce qui reste de l’économie de leur pays en attendant la grande récession.  D’un simple virus, le coronavirus a poussé les nations dans leurs derniers retranchements.

Nous savons que nous sommes au cœur de la récession la plus profonde de l'histoire du temps de paix au cours des 150 dernières années. Comme le montrent les Perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale et les dernières Perspectives économiques de l'OCDE, l'impact est dévastateur dans le monde entier.

Il y aura des séquelles économiques, avec des entreprises effondrées, de capitaux dépassés et de compétences perdues, et donc de pertes à long terme de production et de productivité. De nombreux pays sortiront de la pandémie avec des déficits et des dettes beaucoup plus élevés que prévu et que les banques centrales détiendront d'énormes proportions de cette dette.

Avec le nombre croissant de nouvelles infections, la nervosité augmente aux quatre coins du monde. A quelques jours de la rentrée scolaire, l’incertitude demeure toujours dans certains pays malgré des décisions audacieuses pour certains voire prudentes pour les autres. De l’un ou l’autre, elle aura lieu, mais sous différentes formes.

Au Maroc, le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi a vite tranché : « Il n’y aura pas de report de


la rentrée scolaire compte tenu de l’évolution imprévisible de la situation épidémiologique liée à la Covid19 
», a-t-il déclaré. Mieux, il coupe la poire en trois: satisfaire les établissements privés avec une reprise encadrée avec un protocole défini, rassurer les parents avec des cours à distance comme option et respect du quantum et programme scolaire.

Par contre les élèves devront s'habituer à mettre des masques faciaux, à garder leurs distances et à passer une partie de la classe devant l'ordinateur.

Pourtant jusqu'à présent, nous avons été habitués à avoir rapidement un remède approprié prêt pour chaque maladie, mais le coronavirus semble être teigneux. En attendant la course au vaccin n’est plus une urgence sanitaire, mais devenue un enjeu géostratégique voire une course au jackpot pour les laboratoires pharmaceutiques.

Par conséquent, nous devrons tous vivre avec le fait que le petit pathogène, qui à proprement parler n'appartient même pas aux vrais êtres vivants, nous oblige à nous comporter de manière nouvelle. C'est un processus d'apprentissage et c'est aussi une question de discipline. Puisqu'il n'y a pas de moyens de défense modernes, nous sommes contraints de recourir à des moyens séculaires tels que la quarantaine, les masques faciaux et la désinfection des mains.

Cela dépend de nous. Si nous parvenons à respecter certaines règles, nous pouvons poursuivre notre vie économique et sociale malgré le coronavirus. Si, d'un autre côté, nous croyons que nous pouvons simplement continuer comme avant, le virus nous rappellera notre vulnérabilité.

Mouhamet Ndiongue