Zoom n°42 : A qui profite la crise ?

Zoom n°42 : A qui profite la crise ?

Le coronavirus affecte l'économie mondiale. La vie publique est presque au point mort, les entreprises craignent pour leur existence - les employés pour leur travail. De nombreuses mesures telles que les interdictions de voyager et de rassemblement, les fermetures d'entreprises, les bureaux à domicile et plus encore visent à empêcher la propagation du coronavirus. Les cours des actions étaient en chute libre et les principaux indices ont subi de fortes pertes dans certains cas. Et même les plus riches parmi les riches ne sont pas à l'abri des développements actuels du marché. Des plans d'aide valant des milliards ont déjà été lancés par les gouvernements et les banques centrales du monde entier pour amortir les conséquences encore imprévisibles de la pandémie du coronavirus.

Qui sont les profiteurs, qui sont les grands perdants de la crise corona?

Selon le dernier rapport Hurun du 23 juin 2020, les 100 milliardaires les plus riches du monde ont perdu au total 408 milliards de dollars au cours des deux derniers mois, soit 13% de leur richesse. Cela efface leurs bénéfices au cours des deux dernières années et demie. Seuls neuf milliardaires du top 100 ont pu augmenter leurs actifs du 31 janvier 2020 au 31 mars 2020 - ce qui est surprenant: les neuf viennent de Chine.

A côté des milliardaires qui n’ont pas finis de subir les contre coups que la pandémie, d’autres se frottent les mains, par ce que leurs affaires booster par la crise. La raison : la crise sanitaire a déclenché une augmentation de la demande pour les fabricants de dispositifs médicaux dans le monde entier, le télétravail obligé durant le confinement a déclenché un boom de la vidéoconférence pour les entreprises et l'enseignement à distance pour les enfants. Le principal vainqueur absolu de la crise corona est le fondateur de 50 ans de la plate-forme vidéo Zoom, Eric Yuan Zheng, qui a augmenté sa richesse de 77% à 8 milliards de dollars.

Le Maroc ne fait pas exception quand aux conséquences de la crise malgré les mesures prises par...

le gouvernement pour diminuer son impact. Néanmoins, de plus en plus de signes indiquent qu'une récession en Europe, le principal partenaire économique du Maroc, laissera un impact significatif au Maroc. Par exemple, les envois de fonds des Marocains vivant à l'étranger - à côté du tourisme et des exportations - la principale source de devises pour le Maroc – ont enregistré de fortes baisses pires qu’en 2009. A côté, les prévisions sur la croissance du PIB indiquent de plus en plus vers une baisse historique. La croissance du PIB devrait revenir à 4 % au Maroc dans l'hypothèse d'un retour de l'activité à la normale en 2021, estime la Banque africaine de développement (BAD). Les industries marocaines tournées vers l'exportation, telles que les industries du textile et de l'automobile, sont particulièrement touchées par la crise économique internationale.

L'exportation de vêtements s'est déjà effondrée et les fournisseurs pourraient fermer temporairement leurs usines au Maroc. Cependant, le Royaume profite également de la baisse des prix de l'énergie car le gouvernement a moins de subventions pour le pétrole et les produits.

Une autre conséquence de la crise économique mondiale est la baisse des investissements étrangers au Maroc. Le flux net des Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc a atteint plus de 7,23 milliards de dirhams (MMDH) à fin mai 2020, en baisse de 15,9% par rapport à la même période un an auparavant, selon l’Office des changes

Étant donné que de nombreux grands projets touristiques et de développement urbain sont financés par des capitaux étrangers, un retard ou une restriction a également un impact négatif sur le marché du travail. Enfin, les perspectives du secteur du tourisme se sont détériorées et la croissance rapide des dernières années devrait ralentir au cours de l'année à venir.

Les données gouvernementales indiquent que 113 000 entreprises au total ont gelé leurs activités depuis le 15 mars. Plus de 900 000 employés ont été licenciés. Ainsi, la crise a respecté la tradition capitaliste. La classe moyenne va payer les conséquences et à prix fort.

Mouhamet Ndiongue