Zoom n°38 : Pour qui agit l’OMS ?
Défi climatique, révolution numérique, évolution démographique, baisse des finances publiques, immigration, racisme, exigence d'un renouveau démocratique… sont autant de bouleversements qui doivent nous permettre de nous réinterroger collectivement sur nos pratiques. Mais au-delà de tout, la question sanitaire plus qu’elle ne rassure, inquiète.
Avec la crise du coronavirus, les politiques de santé des gouvernements se sont révélées très limitées face à la menace. Pire, la gestion de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a été fortement décriée à cause des errements qui continuent de jalonner sa politique.
Créée en 1948, l’OMS a pour objectif d'amener tous les peuples des États membres et partenaires au niveau de santé le plus élevé possible, la santé étant définie par l’Organisation comme un « état de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Quelques décennies plus tard, il n'en reste plus rien.
Aujourd’hui, l'OMS continue de nier les terribles effets sur la santé des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Des contrats secrets avec l'Agence internationale de l'énergie atomique à Vienne ont été révélés, dans lesquels l'OMS avait été obligée de ne pas divulguer afin de ne pas entraver l'utilisation de l'énergie nucléaire.
Même dans la grippe aviaire en 2005, l'OMS avait prédit une épidémie mondiale avec au moins sept millions de décès, et en 2009, même dans le cas de la grippe porcine, l'OMS avait aussi déclaré que cette maladie infectieuse plutôt inoffensive était une pandémie mondiale extrêmement dangereuse. Cela a conduit à un formidable succès sur le marché des médicaments contre cette grippe qui s’est avérée finalement moins dangereuse voire. Quelque temps après, les vaccins produits ensuite été brûlés tranquillement dans les centrales thermiques. Le directeur du département des vaccins de l’OMS en cette période a plus tard rejoint la société pharmaceutique française Transgene, qui a maintenu des partenariats pour la production de vaccins avec la société pharmaceutique suisse Roche. D’aucun parle de délit d’initié.
L'OMS a également été critiquée pour sa gestion de la crise du virus H1N1. Selon un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, « De graves lacunes
ont été identifiées en ce qui concerne la transparence des processus de décision liés à la pandémie, ce qui soulève des préoccupations sur l’éventuelle influence que l’industrie pharmaceutique aurait pu exercer aux égards des principales décisions relatives à la pandémie ». Les experts ont aussi été critiqués pour plusieurs conflits d'intérêts.
Un autre directeur de la vaccination de l'OMS a rejoint la société pharmaceutique suisse Novartis en 2007. En revanche, l'OMS a été moins active pendant l'épidémie d'Ebola en Afrique en 2014. La raison avancée c’est qu'il n'y avait rien à gagner là-bas, aucun médicament et aucun vaccin n'étaient disponibles, le marché africain de médicaments n’est pas attractif.
De plus en plus, l’OMS perd son indépendance et sa crédibilité, car de plus en plus de gouvernements se sont retirés du financement. En raison de contributions obligatoires beaucoup trop faibles des pays membres, l'OMS a été entraînée dans les bras de l'industrie pharmaceutique. Près de 80% du budget annuel de 4,4 milliards de dollars de l'OMS est composé de ces dons pharmaceutiques. La première est la Fondation Bill et Melinda Gates, qui fait don de plus de 600 millions de dollars à elle seule. Toutes les grandes sociétés pharmaceutiques sont représentées au conseil d'administration de cette fondation. Depuis lors, l'OMS a promu des programmes lucratifs de médicaments et de vaccination, et il n'est plus question de systèmes de santé de base. L'OMS fait-elle de la politique pour leurs donateurs ?se demande le monde médical.
Avec la pandémie du coronavirus, l’OMS vient de s’offre en spectacle à la face du monde, toute honte bue à propos de l’étude de The Lancet. Pédalage, rétropédalage, rétraction et finalement convaincue ou forcée de décider à propos de la chloroquine. L’OMS ne veut rien entendre de la chloroquine et semble avoir cure de son image. Il offre ainsi une légitimé aux complotistes de croire à une collusion entre elle et big pharma.
Aujourd’hui, l'OMS fait peur et attise une méfiance de plus en plus grande à son égard. Plus qu’une organisation qui promeut la santé dans les pays du monde, elle est devenue une organisation de lobbying mondiale.
Mouhamet Ndiongue