(Billet 109) – De Laâyoune à al-Qods, le chemin tortueux de MBS et de Jared K.

(Billet 109) – De Laâyoune à al-Qods, le chemin tortueux de MBS et de Jared K.

Le roi Salmane d’Arabie Saoudite peut être fier de son rejeton MBS, Mohamed Ben Sa Majesté (forcément…). Ce jeune homme si prometteur est parvenu à réunir trois sommets en moins de 48 heures, amenant sur ses terres les chefs du Golfe, des Arabes, et des musulmans. CCG, Ligue arabe et OCI étaient en conclave à La Mecque. En gros, l’objectif de MBS était de damner les Houthis et de condamner l’Iran, en couinant : « M’sieur, regardez l’Iran, i fait ke m’embêter ! »…

MBS a donc hélé ses pairs sur ses terres, et pour éviter tout impair, a choisi le cadre spirituel de La Mecque, dont la fonction est pourtant différente, mais cela a dû échapper au prince qui manie avec brio le fric et la trique. Aussi, la condamnation de l’Iran a été actée fissa par les cousins et les voisins, au son du muezzin. Jusque-là, ça va… La partie I du plan de l’impétueur MBS a fonctionné.

La partie II est plus savoureuse, car elle concerne le grand ami du grand dadais, Jared Kushner de son nom et sioniste de renom. Celui-ci a été chargé par son beau-papa Donald Trump de régler la question palestinienne en 48 heures. Ce garçon de 38 ans est sûrement plus intelligent que Kissinger, Carter, Chirac, Hussein, Clinton, Powell, Bush, Rabin, Arafat, Pérès et la brochette de Prix Nobel et de généraux...

qui se sont cassé les dents 50 ans durant au Moyen-Orient… M. Kushner a donc agité ses neurones pour cogiter un deal qui ressemble furieusement à un dol, et que MBS se chargera d’imposer, au risque d’imploser… Quand on s’aime, on ne compte pas et on compte sur l’Oncle Sam.

M. Gendre est alors venu vendre son plan à Mohammed VI qui, le recevant en sa résidence et non au palais, l’a poliment écouté. L’homme est venu dire en substance au président du Comité al-Qods, signataire avec le pape de l’Appel d’al-Qods, qu’il n’y aura plus d’al-Qods. On dit qu’il aurait aussi évoqué le Sahara … Son ami MBS aurait dû pourtant lui rappeler le discours de Mohammed VI à Ryad, quand le roi avait déroulé en 2015, devant un CCG encore uni, sa nouvelle doctrine des partenariats et des relations internationales…

Ce plan ne passera pas, Donald Trump finira par passer la main et le monde passera à autre chose. En revanche, à l’ONU, M. Trump peut faire sonner les trompettes et hausser le (Bol)ton, il ne trompera personne, car si les enjeux sont titanesques, les acteurs US sont burlesques. En outre, les paradigmes internationaux changent, les Chinois sont là, les Français aussi, et les Russes peut-être. Sans compter que si l’Algérie cesse d’être l’égérie du Polisario, les choses seront grandement facilitées.

Aziz Boucetta