(Billet 42) – Un monde fou, flou, tfou…

(Billet 42) – Un monde fou, flou, tfou…

On le savait bien, que le monde marchait sur la tête, mais là, on dépasse les records… pire, les choses empirent. Et pourtant, nos Chers Leaders Mondiaux continuent de nous abreuver de grandes phrases et de belles idées… ad nauseam, comme disent les lettrés.

Mais comme Dame Nature est là, elle trouve toujours le moyen de remettre les pendules historiques à l’heure, ou presque… Voyons donc les anciennes grandes puissances coloniales qui, toutes, sont dans le doute. Ainsi de l’Espagne avec sa turbulente Catalogne, de la France avec ses très tenaces gilets jaunes qui s’en prennent vertement à un président encore bleu… ou encore du Royaume-Uni qui ne sait plus quoi trop faire avec l’Europe continentale.

Aux Etats-Unis, nos amis Américains (que nous avons été, nous autres Marocains, les premiers à reconnaître, n’est-ce pas…) ont placé à leur tête un type aux pensées édifiantes. Il fait encore mieux que George Bush Jr qui, paraît-il, avait quand même appris à lire à la fin de son mandat…

Et cela continue dans la même veine… On défend un prince tueur par caprice, incompétence, réflexe, ou nature… on embastille un ancien chef d’Interpol sans que personne ne s’en offusque… on voit passer ici et là des racistes, des fascistes et des extrémistes, de Duterte à Bolsonaro, d’Orban à Sissi, de Salvini à Trump, des surhommes se shootant à la démagogie, en overdose...

d’eux-mêmes…

Mais heureusement, le cas du Venezuela est là pour nous rappeler qu’il y a quand même une vertu en ce bas monde… Le monde (dit) libre veut offrir et garantir sa liberté aux braves vénézuéliens, en nous concoctant un grave coup d’Etat (et de force) institutionnel. Fallait y penser, à celle-là… Prendre un illustre inconnu, le propulser vers les sommets en le poussant à s’autoproclamer chef, le reconnaître, puis faire donner l’artillerie lourde. Au nom du « el pueblo »… avec ce précédent, on rira moins demain.

Mais alors en Algérie, quid du populo ? Voilà un pays où des militaires soutiennent un grabataire, et qui demandent au peuple d’adorer son portrait… Au nom du million de morts en 1962, on ne rechignera pas à en faire quelques autres aujourd’hui, parmi ceux qui râlent : ce ne sont tout de même « que des ingrats », nous dit l’inquiétant chef d’état-major. Et bizarrement, la première pensée qui vient à l’esprit est que la France, puissance tutélaire, s’est inclinée face à la Françafrique et les Américains devant la pompe à fric. Soit.

Mais grâce à Dieu, chez nous rien de semblable, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il nous faudra juste décider en quelle langue instruire nos enfants, retenir sur nos terres ceux qui auront miraculeusement appris quelque chose, et trouver des politiques moins rigolos.

Aziz Boucetta