Manifestations au Venezuela: Caracas accuse  Washington

Manifestations au Venezuela: Caracas accuse  Washington

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé le 22 janvier le gouvernement américain d’avoir fomenté un coup d’Etat, au lendemain d’une tentative ratée de putsch militaire et à la veille de manifestations pro et anti-gouvernementales.

Des émeutes se déroulent depuis lundi au Venezuela et ont déjà fait une première victime, à savoir un jeune homme de 16 ans. Une trentaine de personnes ont été arrêtées à Caracas et une statue d’Hugo Chavez a été vandalisée. Un commissariat de police a été incendié à Puerto Cabello, dans le nord de l’État de Carabobo, relate le quotidien El Nacional.

Les policiers et les membres de la Garde nationale bolivarienne essayaient de disperser les manifestants à l’aide de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Les habitants de plusieurs quartiers de la capitale vénézuélienne ont participé lundi soir à des manifestations antigouvernementales suite à une tentative ratée de coup d’État effectuée le matin par des militaires. Des manifestations contre Maduro qui entame son second mandat présidentiel, sont prévues au Venezuela mercredi.

Réagissant à cette tension, le Président a demandé lors d’une allocution radio-télévisée le 22 janvier, à son ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza d’engager une «révision totale des relations» avec Washington.

Quelques heures plus tôt, le ministre de la Communication du Venezuela, Jorge Rodriguez, avait accusé le vice-président américain Mike Pence d’avoir ordonné à des «terroristes» de provoquer des violences durant la manifestation de l’opposition prévue ce 23 janvier afin de déstabiliser le gouvernement vénézuélien. Selon le ministre, les 27 militaires arrêtés ce 21 janvier


après s’être soulevés contre le président vénézuélien ont remis à des militants de l’opposition une partie des armes dérobées «pour que soient perpétrées des violences, qu’il y ait des blessés et des morts pendant la manifestation».

Rodriguez a désigné ces militants comme des «civils appartenant à la cellule terroriste Voluntad Popular», le nom du parti de l’opposant emprisonné Leopoldo Lopez et du président du Parlement, Juan Guaido. D’après le ministre, le plan prévoirait que des individus habillés en uniforme militaire «tirent demain matin [ce 23 janvier] contre la manifestation de l’opposition». «Pourquoi ? Pour obéir aux ordres de Mike Pence», a affirmé le ministre vénézuélien, en référence au vice-président américain qui a affiché le 22 janvier sa solidarité avec la manifestation organisée à l’appel de l’opposition pour exiger un gouvernement de transition et l’organisation d’«élections libres». Dans un tweet du 23 janvier, Mike Pence a rappelé que les Etats-Unis «se tenaient au côté du peuple vénézuélien alors qu’il cherche à recouvrer sa liberté face au dictateur Nicolas Maduro».

La vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez, s’en est également prise au vice-président américain qui, selon elle, «prétend venir gouverner le Venezuela en donnant des instructions sur ce qui doit se passer demain au Venezuela, appelant ouvertement à un coup d’Etat». «Yankee go home, nous n’allons pas vous permettre de vous immiscer dans les affaires de la patrie», a-t-elle lancé.

Les Etats-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine n’ont pas reconnu le deuxième mandat du socialiste Nicolas Maduro, investi le 10 janvier.

Reuters