Dispensateurs de soins, pourquoi faire ?, par Najib Amor

Dispensateurs de soins, pourquoi faire ?, par Najib Amor

Les mutuelles et organes sociaux veulent élargir leur champ d'action. Si la gestion de la solidarité est leur créneau habituel, ce qui représente déjà un travail colossal, ils veulent désormais avoir la possibilité légale de vendre les soins et les médicaments dans toute la chaîne de la prise en charge des patients.

Ce n'est pas la première fois que ces organismes tentent cet élargissement du champ d'action. Nous savons tous qu'un certain nombre de mutuels dispensent  des soins à travers des cliniques ou des cabinets dentaires. Sans parler de l'existence d'une pharmacie qui continue  de fonctionner et qui dessert tout le Maroc, de magasins d'optique ou laboratoires d'analyses médicales qui fonctionnent et ceci en absence de conformité avec la loi.

Les amendements qui ont été proposés ont pour but de légaliser cette possibilité de vendre les soins.

Il nous semble utile de rappeler aux promoteurs de ces amendements que les sociétés en général s'organisent avec des rôles définis pour chacun. Les uns soignent, d'autres font les analyses, d'autres encore vendent les médicaments ...etc.

A charge des mutuelles et organes sociaux de gérer la solidarité de leurs adhérents en conformité avec leur statuts.

Cette constatation relève de l'harmonie.

Si dans


la société chacun se livre aux activités qui ne lui sont pas  destinées, c'est l'anarchie qui risque de s'installer. Ne serait ce que d'un point de vue fiscal, car le régime fiscal qui régit les mutuelles n'est pas le même que celui qui est appliqué aux professions libérales. D'aucuns risquent alors de crier, à juste titre, à la concurrence déloyale.

Alors répétons-le : l'objet des mutuelles n'est pas de vendre les soins, ou ouvrir des supérettes pour vendre de l'électroménager  ou encore gérer des établissements hôteliers pour les vacances. Et comme disait un confrère: pourquoi ne créeraient-ils pas dès lors des compagnies de transport aérien ? Ce mélange des genres  sera au final voué à l'échec!

Chez les blouses blanches, que l'Etat a formées à coup de milliards, la crise est déjà patente, un grand nombre d'entre elles ayant du mal à boucler leur mois. La possibilité pour les organismes sociaux de venir les concurrencer est une hérésie.

Les parlementaires doivent refuser ces amendements, et arrêter de souffler sur les braises. Le gouvernement doit être ferme.

Le discours qui consiste à dire que ces amendements sont dans l'intérêt du citoyen est de la pure  démagogie. Parce que la compartimentation des rôles à montré son efficacité dans tous les domaines.