Et si l’attitude du Secrétaire Général des Nations Unies était une aubaine pour le Maroc ?, par Fatiha Daoudi
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- 05 mai 2016 --
- Opinions
L’attitude récente du Secrétaire Général (SG) des Nations Unies dans le dossier du Sahara est indéniablement loin d’être neutre, et c’est un euphémisme ! Il a en effet pris fait et cause pour l’Algérie dans le conflit géopolitique qui l’oppose au Maroc. En faire la rétrospective ou dire que le SG n’aurait jamais pu prendre une position aussi partiale sans l’aval des Etats Unis n’est pas notre propos.
Il s’agit ici, comme dit le dicton, de faire contre mauvaise fortune bon cœur, tant il est clair que l’attitude du SG, son rapport et la résolution du Conseil de Sécurité (CS) sont de mauvais coups portés au Maroc.
Il n’est pas sage de répéter ce que colportent les médias marocains ces derniers jours, en l’occurrence que la résolution du CS est une victoire pour le Maroc et, en reprenant les mêmes expressions, « un cinglant revers » pour les ennemis du Sahara marocain. Cette résolution est en effet loin d’être un revers pour les gouvernants algériens car elle est le fruit d’un rude consensus qui les épargne alors qu’y figure, concernant le Maroc, un ultimatum pour un retour rapide de tous les membres civils et politiques de la MINURSO.
Il s’agit ici de réfléchir aux moyens de transformer la partialité onusienne en une occasion et une raison pour le Maroc de changer radicalement de cap et de remettre en cause le principe de référendum et la présence de la MINURSO même s’il les a acceptés depuis la récupération de ses provinces sahariennes. De clamer qu’il a été acculé à le faire mais que maintenant, il administre pleinement
ces territoires et qu’il ne voit pas ce que peut encore y faire la MINURSO.
D’ailleurs, les personnes de passage dans les deux grandes villes du Sahara, Laâyoune et Dakhla, sont souvent surpris de voir des voitures estampillées MINURSO, stationnées devant les grands hôtels où les membres de celle-ci, oisifs, prennent des rafraichissements, aucunement angoissés par l’imminence d’une rupture de cessez le feu qui n’existe que dans l’imagination onusienne.
Le Sahara est aussi pacifié que le reste du territoire marocain et on peut même dire qu’il a bénéficié depuis quatre décennies d’un développement économique privilégié. Il suffit pour cela de regarder autour de soi et d’écouter les récits des Sahraouis qui ont vécu la colonisation espagnole et qui témoignent d’un quotidien très rudimentaire.
Donc, le Maroc est chez lui et il est grand temps pour les forces onusiennes d’aller pacifier les régions véritablement conflictuelles, de par le monde.
La partialité du SG est aussi l’occasion rêvée pour déclarer devant toutes les instances internationales que l’affaire du Sahara n’aurait jamais existé sans le rôle primordial de l’Algérie et d’exiger qu’elle soit le seul adversaire du Maroc, pour se mettre autour d’une table de négociations !
Il est indéniable que l’Algérie a fait preuve d’une ingéniosité telle que sa responsabilité s’est effacée pour laisser place à un autre belligérant, le Polisario, à l’image du lapin qui sort du chapeau d’un magicien ! En fait, elle a créé un mythe diplomatique sans précédent dans l’histoire onusienne. Dommage que cette ingéniosité n’ait pas été mise au service de la construction du Grand Maghreb !
En tout état de cause, le Maroc doit demeurer dans la voie de la fermeté car en quarante ans la conciliation n’a donné aucun résultat.