Avec tout le dédain que vous méritez !, par Taoufiq Kouddane

Avec tout le dédain que vous méritez !, par Taoufiq Kouddane

Une ribambelle de parlementaires a cru bon de monter au créneau pour fustiger le mauvais quart d’heure que des étudiants ont fait passer au Secrétaire général du PJD. Une armada de dévoués au parti, des folliculaires, des écrivaillons sont venus renforcer la meute parlementaire dans son crachat de venin sur les enseignants stagiaires uniquement...

Je croyais que le référentiel de se conformer aux préceptes de l’islam ou à l’éthique du métier auraient pu les obliger à plus de retenue et à ne pas dépasser les limites de la civilité. Mais il est difficile pour ceux qui ont toujours rêvé de monter là haut sans s’assurer de la propreté de leur pantalon de ne pas avoir la reconnaissance du ventre !

Ces enseignants stagiaires sur lesquels des mauvaises langues ont jeté l’opprobre n’ont connu aucun précédent avec la justice. Leurs parents les ont éduqués à gagner de l’argent à la sueur de l’effort et non aux jeux de hasard. Ces enseignants stagiaires ont accédé aux bancs des centres de formation après de longues études passées avec brio et avoir été admis à un concours rigoureusement sélectif. Ils n’ont pas déposé leur candidature au quota électoral dépendant du copinage et du bon vouloir de ceux qui en décident. Ces jeunes enseignants stagiaires ne sont pas serviles au point de se mettre dans les bonnes grâces de celui qui détient le pouvoir ou de celui qui paie le plus.

Comment ces quidams ont-ils osé accentuer le calvaire de 10.000 enseignants en remettant en cause l’éducation que leurs parents leur dispensent? J’en suis atterré. Mais la bave des crapauds n’atteindra jamais la blanche colombe.

M. Benkirane n’a été ni enfariné ni entarté ni insulté ni violenté…Il a été certes hué, interrompu dans son discours provocateur par


des clameurs, des sifflets… et à la violence verbale, on lui a répondu par celle du geste qui n’était, en fait, qu’un renvoi à son passé. Un politique responsable n’attisera pas un climat social déjà tendu pouvant dégénérer en affrontements violents…

M. Benkirane a bafoué la loi, a péroré des contre vérités, a usé de la violence verbale tout au long de son mandat sans que cela ne soulève la moindre indignation de ceux qui se sont érigés en défenseurs de l’homme politique sans soucis particuliers de la justice ni compassion pour les souffrances de 10.000 familles dont le seul crime est d’avoir mis au monde des enfants à qui ils avaient appris à penser et à aller jusqu’au bout dans la défense de leurs droits.

Ce gouvernement conduit par M. Benkirane, qui après une hibernation de plus de quatre ans, reléguant ainsi le secteur de l’éducation au statut de parent pauvre, s’est réveillé subitement en début d’été pour promulguer deux décrets, dont l’un porte sur la séparation de la formation du recrutement. Bien plus grave encore, il n’a accordé que les miettes des moyens au ministre chargé du secteur pour implanter une éducation dite de qualité avec un déficit en enseignants dépassant les 20.000.

Au lieu d’inciter le chef du gouvernement à engager un dialogue sérieux avec ces jeunes enseignants stagiaires, à donner l’exemple par le respect des lois, à ne pas s’inscrire dans la provocation, à tenir le langage de la vérité au peuple à rationaliser les dépenses, à réduire les écarts de salaire,... ces prétendus parlementaires qui nous coûtent cher et qui incarnent un système de valeurs à géométrie variable se sont transformés en créatures mordantes.

La crise sera certainement désamorcée d’une façon ou d’une autre mais la confiance ne sera jamais rétablie. Le respect non plus. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs.