Connaissez-vous Sao Tomé et Principe ?,par Fatiha Daoudi

Connaissez-vous Sao Tomé et Principe ?,par Fatiha Daoudi

La République de Sao Tomé et Principe est un archipel de deux îles situées dans le Golfe de Guinée, dans l’Atlantique Sud. Sa superficie est de 1.000 km2 et il figure parmi les pays les plus petits et plus pauvres d’Afrique.

La dernière semaine de janvier, une chaîne nationale a ouvert son journal télé sur des images nous montrant, avec moult détails, les représentants de ce pays, reçus en grande pompe par leurs homologues marocains, signant toute une série de conventions et échangeant des parchemins en même temps que des grands sourires.

« Quoi de plus normal ? Nous sommes habitués à ce genre d’échanges de bons procédés même si l’on n’est pas tenu au courant du sort qui leur est réservé par la suite », diriez-vous.

Il est vrai que ce spectacle aurait pu passer inaperçu, n’eut été la survenue, le même jour, d’un tremblement de terre d’une amplitude de près de 6 degrés sur l’échelle de Richter, dans la région du Rif, et plus précisément dans les villes de Nador et d’al Hoceima. Leurs habitants ont passé la nuit hors de chez eux, dans le froid et la peur d’une répétition du séisme dévastateur survenu en 2004 dans la région de Al Hoceima.

C’est pour cela que les parchemins échangés me posent problème. La terreur d’une partie de la population marocaine est-elle de


moindre importance que la signature de conventions avec un  pays, de quelque importance qu’il soit ?

Cette défaillance dans la gestion de l’information est-elle due à un manque de moyens financiers et/ou humains ? Pourtant nos télévisions nous ont habitués à des couvertures qui n’en finissent pas. Et même si c’était le cas, il aurait suffi de passer les vidéos prises par des amateurs sur place en attendant l’arrivée des reporters sur le lieu du séisme.

Ce séisme qui a aussi été ressenti en Espagne a donné lieu à un changement de programme des chaînes espagnoles consacrant la priorité à cet événement alors que chez nous la seule chaîne qui en ait parlé, l’a fait après avoir passé en revue les différentes conventions signées avec Sao Tomé et Principe !

Et ce n’est pas fini !  

Le vendredi d’après, un imam a eu l’outrecuidance d’affirmer dans son prêche que le séisme a été le signe de la malédiction divine sur les gens du Rif car comme tout un chacun sait ils sont tous des cultivateurs et des vendeurs de kif, plante prohibée par Allah !

Tout compte fait, les télévisions nationales et le prêcheur se situent au même niveau quant au traitement de l’information, c'est-à-dire au ras des pâquerettes !

Le Rif est une région qui n’a pas besoin de plus de manque d’égards ! Elle en a eu plus souvent qu’à son tour ! Sa mémoire collective est encore tourmentée par l’isolement qui a été le sien !