Ils jouent, encore, avec le feu (éditorial du site du PJD)
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- 06 novembre 2015 --
- Opinions
Certaines personnes cherchent ces jours-ci à créer une sorte de zizanie entre le chef du gouvernement et la population tangéroise, et ces gens n’hésitent pas à sortir les propos du chef du gouvernement de leur contexte, s’évertuant à semer les embuches et à poser des pièges autant que possible pour nuire à la relation avec cette partie si chère du territoire national.
Ces personnes font cela dans la plus grande et la plus stupide des tentatives de tirer profit d’un mouvement de protestation sociale aussi légitime qu’incontestable. Elles ont amplifié la rumeur et l’illusion d’un affrontement entre les Tangérois et Benkirane en inventant cette chimère de contestation de leur mouvement par ce dernier, accusé d’avoir qualifié les protestations de fitna et d’avoir brandi la menace de la répression contre les manifestations pacifiques.
Mais, ce faisant, ils instrumentalisent cette fitna qu’ils prétendent à tort vouloir éviter et jouent, consciemment ou non, avec le feu. Ce faisant, encore, ils se fourvoient en instrumentalisant politiquement des contestations contre les prestations de la société Amendis depuis qu’elle a en charge la distribution de l’eau et de l’électricité dans la ville.
Ces gens ne sont pas en réalité préoccupés par la résolution des problèmes ni par l’aboutissement de solutions qui réduiraient la pression. Leur stratégie en fait consiste à alimenter la tension et, au besoin, l’étendre et le généraliser à d’autres endroits du pays.
Mais la vérité est que la plupart de ceux qui ont participé à la réunion entre le chef du gouvernement et son ministre de l’Intérieur avec les élus tangérois affirment que le premier a réitéré à plusieurs reprises son attachement à la population de la ville, de même qu’il a loué son esprit de mobilisation, et qu’il n’a pas renié l’origine de la contestation ni remis en cause sa légitimité et la justesse de la cause défendue. Le chef du gouvernement a aussi expliqué que sa présence à Tanger, sur instructions royales, reflète une approche nouvelle dans la pratique politique nationale qui introduit plus de proximité entre le responsable gouvernemental et le citoyen dont il est désormais proche des préoccupations. Cette approche montre également la rapidité et l’efficacité de l’intervention.
Cela rompt avec cette pratique de l’autruche qui a été le comportement habituel de tant de responsables politiques quand ils étaient en charge des affaires publiques ou, du moins, la pratique d’inciter les responsables locaux à la confrontation avec
la population sans leur apporter aucun soutien. Les mouvements de protestation passés établissent clairement cela : on laissait la rue s’exprimer et la seule méthode de réaction était celle du bâton.
L’intervention du chef du gouvernement indique deux orientations du gouvernement dans son traitement du cas Amendis :
1/ Institutionnaliser cette approche par l’implication du chef du gouvernement ès-qualité, qui indique ainsi que les conséquences du mouvement concernent le gouvernement en tant qu’institution, en dépit du fait que l’origine du problème concerne les signataires de l’accord qui a conféré à Amendis la gestion de ces secteurs vitaux dans la ville de Tanger ;
2/ La mise en œuvre de cette philosophie gouvernementale nouvelle consistant à établir des passerelles entre les institutions et la population et à créer la confiance entre les deux. C’est à l’aune de cela que l’on comprend le souci du chef du gouvernement à apporter les garanties nécessaires pour faire aboutir et réussir les mesures prises qui œuvreront à calmer les esprits et à annuler les causes de la tension.
A partir de là, il apparaît que les fauteurs de troubles sociaux, ces gens qui jouent et se jouent de la stabilité du Maroc, ne sont pas satisfaits de la relation établie entre le chef du gouvernement et la population mécontente à travers ses élus. Ils n’apprécient pas non plus les garanties institutionnelles posées et proposées, fondées sur le sérieux des solutions avancées pour régler les problèmes. Ces gens ne sont pas animés par la volonté de régler les sources de litiges et encore moins de mettre en place une procédure qui satisfasse les citoyens et les dissuade de sortir dans les rues en jetant les bases d’un dialogue et d’une entente… Ces gens sont désappointés de voir une solution poindre à l’horizon à Tanger, de même qu’il ne leur a pas convenu d’apprendre l’accord entre les étudiants en médecine et le gouvernement, mettant fin à plusieurs mois de tension. Ces gens, enfin, tirent profit de tout ce qu’ils peuvent, comme l’affaire des enseignants stagiaires dans les centres de formation, ou celles à consonance sociale.
Il ne fait pas de doute qu’en ce début d’année politique électorale (législative), ces personnes œuvreront autant qu’ils le pourront à manœuvrer et manipuler, et aussi jouer avec le feu. Mais nous parions sur la conscience populaire pour les défaire, ainsi qu’ils l’ont été lors du scrutin du 4 septembre.
Pjd.ma