Pluralisme et campagne électorale, par Fatiha Daoudi
Toute personne qui doute du pluralisme de notre système politique aurait dû prendre le temps de suivre, à travers les chaines nationales, la campagne pour les élections communales et régionales qui se tiendront le 4 septembre prochain.
C’est simple, elle aurait été impressionnée par le nombre de partis politiques qui existent dans notre pays. Ils sont pluriels au point que certains d’entre eux sont inconnus de la majorité des marocains ! Leurs sigles sont tout aussi pluriels : ils relèvent de la zoologie, de la botanique et même des objets inanimés.
L’observateur de cette campagne aurait vite fait de se rendre compte que les chaines nationales accordent aux représentants des différents partis politiques un temps d’intervention qui semble strictement réparti et chronométré.
A écouter les intervenants, il se retrouverait devant la problématique suivante : le pluralisme n’est absolument pas synonyme de diversité de programmes!
En effet, ils affirment tous qu’ils participent aux élections pour servir l’intérêt général avec abnégation et que leurs candidats sont choisis parmi
les plus aptes d’entre eux sans distinction aucune. Ils veilleront nuit et jour à la prospérité des communes et des régions. Ils installeront l’électricité et l’eau potable dans les régions les plus reculées. Ils lutteront sans relâche pour que chaque marocain accède à un logement décent et donc sus aux bidonvilles !
Pour cela, ils exhibent les représentants de leur jeunesse, qui souvent ne semblent pas très jeunes et des candidates comme si les marocaines étaient une minorité et non la moitié de la population. A entendre les représentants des partis politiques, il semblerait, que concernant la représentativité des femmes, ils font un effort colossal, lah ijazihoum !
Pour conclure leur intervention, ils invitent les électeurs à choisir le meilleur candidat, celui capable de répondre à leurs attentes, celui qui a le meilleur profil, etc... Et ce candidat est évidemment le leur !
Forcément, face à cette similitude dans la pluralité et surtout devant le fait que tous les partis ont pour objectif ultime son bien-être, l’électeur est perplexe quant au choix qu’il doit faire.