La saleté de nos villes est-elle une fatalité ?, par Fatiha Daoudi

La saleté de nos villes est-elle une fatalité ?, par Fatiha Daoudi

Comment font les pays dont les villes sont propres ?  Leurs gestionnaires sont-ils plus intelligents et plus doués que les nôtres ? Ou alors, plus simplement, est-ce parce qu’ils se débrouillent mieux et surtout qu’ils doivent rendre des comptes sur leur mandat ?

A voir l’état de saleté de nos villes, il est clair que nos mandatés  jouissent d’une immunité sans faille et donc rendre des comptes sur leur gestion en fin de mandat ne les concerne aucunement.

Pour ne parler que de la capitale, ses rues, depuis quelque temps, croulent sous les ordures. Indigné, un citoyen qui croit encore aux vertus de la démocratie se demande, sur les réseaux sociaux,  où passe la taxe communale ? L’envie de lui répondre : « dans les abîmes de la mauvaise gouvernance ! » me démange car quelle pourrait être la véritable raison sinon la mauvaise gestion renforcée par l’absence de reddition de comptes ?

Où sont les élus communaux devant l’amoncellement des détritus ? Vivent-ils dans la capitale eux aussi ? Ou leur qualité d’élus les place-t-elle sur un nuage qui leur cache le quotidien des habitants obligés de slalomer entre les saletés, en apnée à cause des odeurs?

Autre phénomène qui accroche le regard du passant mais malheureusement pas celui des élus  est l’état de crasse des trottoirs qui semble


indélébile. J’aimerais qu’on m’explique pourquoi ont-ils été délaissés au point de devenir noirs ? N’existe-t-il pas un quelconque « Karcher » qui puisse venir à bout de cette crasse que l’on voit dans différents endroits et pour ne parler que de ceux-là : sur les trottoirs de la médina qui voit passer un grand nombre de touristes et sur ceux de la corniche du Bouregreg que foulent divers passants ?

Autre question qui me turlupine mais à laquelle je ne trouve pas de réponse, à moins que vous ne m’aidiez. Pourquoi ces trottoirs que les communes refont avec zèle et à intervalles très rapprochés se salissent rapidement jusqu’à devenir noirs et glissants ?

Avant les trottoirs étaient refaits au bout de plusieurs années et le coup de balai  quotidien suffisait à leur garder une propreté. Est-ce une histoire de matériau défectueux ? Est-ce que la qualité actuelle des trottoirs reflète le choix des élus pour ce qui est communément appelé des économies de bouts de chandelle et qui est une facette de la mauvaise gestion ?

Toutes ces questions ont pour humble but de pousser les responsables à y répondre ou du moins à se les poser. Ce qui pourrait à la longue – inchallah – ébranler la forteresse de leur impunité car je refuse de croire à une quelconque fatalité de la saleté dans nos villes et nos campagnes.