Salah Elouadie répond à Ahmed Mansour
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- 13 juillet 2015 --
- Opinions
Il existe ce qu’on peut appeler un complexe en Orient, nourri et entretenu par certains assimilables, qui se font l’illusion qu’ils sont les dignes détenteurs de la connaissance et de la science, de l’intelligence et de l’expérience, de la tentation et de la manipulation… et que les Marocains ne sont que de pâles copies, ou peut-être même des ersatz, de ce qu’eux prétendent être. Mais ces créatures découvrent bien vite la réalité et tombent de haut après avoir voulu toiser d’encore plus haut ceux qu’ils pensaient être bien bas…
En vérité, personne d’autre avant toi n’a eu l’outrecuidance d’ouvrir son registre de vulgarités insanes ou d’insanités vulgaires comme tu as osé le faire… Relis donc ce que tu as écrit de ta propre main sur les Marocains, puis fais-toi juge de toi-même, si tu le veux et si tu le peux.
Que d’excuses te faudra-t-il alors pour tous ces mots : « mépris, perversion, pourriture, grossiers personnages, maquereaux, rebus, marécages, interdits, ordures, brigands, mercenaires, imagination dépravée, stupre, actes décadents, chaos, débauche, corruption, manque de virilité, propagateurs de saletés, déviants, homosexuels, esclaves de leurs maîtres et à eux soumis, insectes, parasites vivant dans les poubelles et les cloaques… ».
Tout cela pour signifier, à ta manière, que tous ceux-là ne méritent pas autre chose qu’être foulés aux pieds… « Je vous écrase sous ma chaussure et vous pulvérise … ».
Monsieur,
Comment et pourquoi as-tu pensé à te placer dans cette position de supériorité autoproclamée, au point de t’être par là-même mis dans celle de la grenouille de La Fontaine ?
Il m’est en vérité très rarement arrivé de lire un texte avec toute cette charge de rancœur non assumée mais très clairement exprimée. Et le plus grave n’est pas tant que tu aies puisé dans le vocabulaire le plus nauséabond de cette si belle langue arabe que d’avoir emprunté un langage qui n’a d’égal que celui des crapules de Daech, et qu’aucune excuse ne peut désormais effacer ni faire oublier… La seule différence avec ces sinistres créatures est qu’elles, elles l’appliquent dans le concret, en écrasant leurs semblables, les piétinant, les égorgeant, les brûlant, les crucifiant, entre autres horreurs que tu connais si bien…
La vérité, encore une fois, est que tu nous as tous insultés et offensés à un point jamais atteint par personne, nulle part et de nulle part, avant toi… toi qui s’est si profondément incliné devant l’argent facile, toi qui sert avec
une si déconcertante obséquiosité des survivances bédouines ceinturées d’acier aveugle et d’une prodigieuse vacuité de l’âme.
Tu nous as, donc, piétinés, sous ta botte tyrannique, pensant que nous étions accessibles, entièrement à ta disposition, dévolus et résolus à ton bon vouloir…
« Esclaves de leurs maîtres », disais-tu ? Ô, ironie du sort…
Mais ne sais-tu donc pas – ou tu sais, peu importe – que tes amis qui t’ont accueilli au Maroc, qui t’ont susurré ce qu’il fallait pour que tu dises ce qui leur allait… As-tu donc oublié, comme eux, aveuglés par l’éclat des lumières où ils se trouvent aujourd’hui, où plutôt où leur chef se trouve dirais-je pour ne pas faire offense aux autres, quelle allégeance ils avaient faite à leur maître et tyran Driss le petit, à l’époque de sa furtive grandeur, quand les hommes libres de ce pays, les vrais, passaient des années, que dis-je, des décennies de leurs vies dans les geôles, parce qu’ils avaient refusé de s’incliner devant quiconque, devant les despotes et les autocrates, quels qu’ils furent ou qu’ils aient été ?...
Non… Tu ne sais pas, ou, encore une fois, tu sais, et encore une fois cela n’a que peu d’importance car tu ne vois et tu ne veux voir dans les autres que cette image de toi-même entre les mains des maîtres… et alors tu distribues de l’indignité à tour de bras, autour de toi, pour éviter la comparaison qui ne peut que troubler puis accabler tes semblables… Tu as voulu que tous se retrouvent, s’assemblent et se ressemblent dans la soumission et l’inféodation. Las…
Monsieur,
Que tu t’excuses et fasses amende honorable ou non, cela est affaire d’archives et d’histoire, pas de cœurs… car tu les as blessés… tu les as meurtris, profondément, par ton propos fielleux et ta petitesse d’esprit qui n’ont d’égales que leurs équivalentes chez ceux-là qui ont tenu et veillé à reprendre tes braillements et à nous les rappeler sur leurs supports de communication, devenus ensuite suppôts de désertion après qu’ils aient précipitamment retiré ces insultes et s’être après eux-mêmes retirés, cois et sans foi, la queue entre les jambes comme ce chien qui se sait fautif, conscients de l’injure qu’ils nous ont faite à leur tour pour avoir reproduit la tienne…
Monsieur,
Sache, enfin, que les Marocains que tu as tellement et si copieusement insultés ont un dicton qui dit que le crachat ne peut revenir dans la bouche après en être sorti. Essaie donc de le ravaler si tu en es capable…
Salah Elouadie