Crise des diplômes au Maroc… pour une évaluation de l’évaluation !, par Ahmed Hamdaoui

Crise des diplômes au Maroc… pour une évaluation de l’évaluation !, par Ahmed Hamdaoui

L’évaluation des connaissances et des compétences par des examens type baccalauréat est insuffisante et ne veut plus rien dire de nos jours. Faut-il supprimer le Bac ? Faut-il supprimer les contrôles continus ? Faut-il maintenir les entretiens et autres concours d’accès aux Grandes Ecoles et aux Universités ? … Aucune réforme de notre système éducatif ne pourra réussir sans réponses bien réfléchies à toutes ces questions. L’évaluation par les notes est-elle crédible et suffisante ? Actuellement, à la base de la valeur de tout diplôme se trouve la qualité des épreuves des examens et le système de correction et de notation de ces examens, comment rendre ce système d’évaluation crédible et fiable ? Comment éviter les dérives dangereuses, C’est l’objet de cette modeste réflexion.

Notre système d’évaluation à tous les niveaux du système éducatif (Primaire, Secondaire et Supérieur) est devenu complètement obsolète et commence à manquer de crédibilité. La valeur des notes données aux élèves et aux étudiants ne veut plus rien dire et les mentions « Bien » et « très Bien » sont parfois distribuées à la pelle. Partant de ce constat on comprend que les Etablissements qui souhaitent intégrer ces candidats puissent user d’un système complémentaire d’évaluation et de sélection propre à eux. 

Quand vous sous-évaluez les connaissances et les compétences d’un élève ou d’un étudiant, c’est certes grave, mais dans ce cas l’élève ou l’étudiant peut surmonter le problème avec un peu de patience et de persévérance. Mais quand on surestime


de manière exagérée les connaissances et les compétences des élèves ou des étudiants on ne leur rend pas service, bien au contraire on risque de les déstabiliser à vie, sans parler des conséquences nuisibles et destructrices pour les Etablissements qui vont les engager.

Je ne peux pas parler de ce problème sans parler d’une autre dérive en rapport avec le contenu, la justesse et la crédibilité des sujets proposés pour les examens et les contrôles continus.  Même dans les grandes Universités internationales, les Professeurs avant de faire le tirage de leurs sujets d’examens ils les donnent à traiter par leurs assistants ou leurs collègues pour vérifier qu’ils sont exempts d’erreurs ou d’imperfections. Les enseignants ne sont que des humains et personne n’est infaillible. Tous les établissements scolaires ou universitaires doivent exiger que les enseignants remettent une copie de leur sujet d’examen avec corrigé pour élaborer des annales d’examens qui doivent être accessibles à tout le monde et placés sur des plateformes destinées à cet effet dans les sites web de ces Etablissements.

Au niveau national (ministères) et au niveau régional, on doit réfléchir à la constitution d’instances (garde-fous) pour cadrer et contrôler ces systèmes d’évaluation pour éviter les dérives et sanctionner quand c’est nécessaire. Des fourchettes des notations et d’octroie des mentions doivent êtres définies à l’échelle nationale et toutes les notations qui sortent de ces fourchettes doivent être clairement justifiées.

 

Ahmed Hamdaoui est enseignant à l'Université Cadi Ayyad de Marrakech

(Article connexe  sur le système américain : www.lemag.ma)