L’étrange manière de procéder du Conseil de l’Education (édito al Massae)
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- 19 mai 2015 --
- Opinions
Samedi, le Conseil de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique siégeait à Rabat. A l’ordre du jour, l’approbation de principe du rapport soumis à l’attention des membres du CSEFRS par leur président. Mais là, une chose curieuse s’est produite… Le président a demandé un vote de principe, promettant qu’ensuite, il ferait son possible pour introduire les amendements souhaités par les uns et les autres. Ou presque.
Cette attitude totalement imprévisible a fait monter au créneau les représentants du PJD au sein du Conseil. Amina Mae el Ainaïne s’est ainsi interrogée : « Comment pourrions-nous donc approuver, dans son principe, une mouture que n’avons pas lue ? Et comment pouvons-nous envisager de soumettre au roi un texte que les membres du Conseil n’ont pas vu ? ».
Face à cette levée de boucliers le président n’a eu d’autre choix que d’impliquer le nom du roi dans le débat : « Ne me gênez pas, je vous prie, avec le roi. Je me suis engagé sur un timing et je dois le respecter. Il ne faut pas montrer que le Conseil n’est pas sérieux ! ». Ensuite de quoi, Omar Azzimane a donné sa parole de revoir les détails du texte et
de faire passer les changements éventuels, mais après avoir adopté par principe et dans ses grands lignes le rapport.
Cette façon de faire et de procéder au sein du Conseil montre qu’il existe de grands dysfonctionnements dans sa méthode de travail. Ainsi, et bien que cette instance supérieure ait eu le temps nécessaire pour examiner les idées des uns et des autres, les discuter et parvenir à un consensus pour la réforme projetée, elle aura passé beaucoup de temps, perdu du temps, à discutailler et à pinailler sur des points marginaux soulevés par certains membres relevant de lobbies dont l’objectif n’est nullement de réformer l’enseignement mais d’adopter un plan qui enterrerait les restes de notre système éducatif.
Et donc, aujourd’hui, il nous appartient de nous interroger : Pourquoi donc Azzimane a-t-il attendu tout ce temps pour venir, au final, nous servir un plan incomplet et bancal, voté d’une manière discutable ? Est-ce vraiment parce qu’il aurait un calendrier à respecter ou est-ce, à l’inverse, parce qu’initialement il y avait eu une volonté de faire passer une position de principe déjà convenue, qui serait ensuite amendée en fonction des intérêts des uns et des autres ?
Al Massae