Echéances communales et marteaux piqueurs, par Fatiha Daoudi
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- Opinions
Les habitants de la capitale marocaine ont été réveillés, il y a plus d’une dizaine de jours, par le bruit de travaux sur les voieries. Depuis, la ville est devenue un véritable chantier. Apparemment, la commune n’a pas estimé nécessaire de communiquer sur les raisons de ce chamboulement et sur le nombre incalculable de trous béants qui défigurent la capitale.
Ce silence laisse une grande place à la rumeur qui diffère selon son colporteur. Il serait question de l’extension de la ligne du tramway qui le ferait arriver à Témara ou alors d’un élargissement des avenues. Les élus communaux ont tout l’air d’oublier que le Maroc est, à son tour, entré dans le 21ème siècle et qu’il possède désormais une constitution qui fait de la démocratie participative un pilier du système politique. Par ce biais, le marocain a le droit de participer à la gestion de la chose publique surtout celle qui le touche dans son quotidien. Sans aller aussi loin, la commune n’aurait-elle pas pu faire preuve d’interactivité ?
Qu’est-ce que cela lui aurait coûté d’expliquer aux habitants de la capitale les raisons pour lesquelles ils sont obligés d’enjamber quotidiennement toute une série de trous pour circuler dans la ville ? Il suffit pour cela d’imprimer des dépliants
et de les mettre dans des boites aux lettres ou de s’exprimer sur les nombreux médias disponibles afin que ces habitants n’aient pas la sempiternelle impression d’être des cobayes. Cette communication aurait été l’occasion pour les élus de faire une apparition autre que celle de la période électorale où ils font les yeux doux aux électeurs pour ensuite disparaitre dans la nature !
Mais à bien réfléchir, les travaux entrepris dans la capitale font partie de la campagne électorale car ils ont pour objectif de prouver malgré tout le dynamisme des élus. Cependant, les travaux durent mais ne semblent pas destinés à structurer la ville.
Les habitants sont convaincus, chaque jour davantage, qu’il s’agit d’un simple remplacement du carrelage des trottoirs, encore en bon état, par un autre carrelage en meilleur état. Les ennuis quotidiens subis par eux ne seront pas dédommagés par un élargissement des voies ou la construction de parking. Pire, ces changements de carrelage rétrécissent les voies et compliquent le stationnement allant jusqu’à provoquer des accidents !
Les habitants de la capitale commencent à échanger tristement des clins d’œil entendus signifiant par là que les campagnes électorales n’ont rien perdu de leur conformisme et que les élections communales ont encore un lien étroit avec les marteaux piqueurs !