Tout est une histoire de com’ !, par Khalid Baddou

Tout est une histoire de com’ !, par Khalid Baddou

Que s’est-il passé lors du passage du ministre de la Communication en direct sur la chaîne Europe 1 ? Pourquoi El Khalfi a-t-il eu ce «bug» et est-ce que tout le lynchage qui a suivi était justifié ?

Revenons au fait ! Le ministre de la Communication, Porteparole du Gouvernement, invité à s’exprimer sur les relations maroco-françaises, après une année de discorde, a été surpris – voire déstabilisé – par une première question liée à la rencontre de parlementaires français avec Bachar Al-Assad. Voulant éviter de rentrer dans toute polémique inutile, la réponse d’El Khalfi était diplomatiquement correcte dans le fond, mais plutôt très directe et «mal soignée» sur la forme. A partir de ce moment, tout a basculé ! Au fil des questions, le journaliste a éperonné le ministre marocain pour le faire sortir de la «langue de bois» vers plus de clarté et de précision.

Ce genre de situation nous invite à réfléchir, plus sérieusement et sereinement, à la communication politique de nos responsables. Si l’improvisation marque la majorité des cas actuellement, notamment


quand il s’agit de médias nationaux, il est devenu intolérable que nos politiques ne puissent préparer soigneusement leur passage dans des médias de plus grande influence. Briefing, visionnage préalable du style des programmes, anticipation des questions les plus improbables et préparation des réponses adéquates sont les outils de base d’une communication politique moderne et efficace, surtout pour un direct. Si aujourd’hui nous parlons «Nation Branding» et devenons plus conscients de l’importance de l’Image de marque pays, il est nécessaire de considérer la communication comme un outil de base et non un accessoire complémentaire.

Tous les détails deviennent ainsi importants, à commencer par la couleur de la cravate du responsable jusqu’à ses positions sur les questions les plus improbables. Pour revenir au cas El Khalfi, sa prestation sur Europe 1 ne saurait remettre en cause son éloquence, en arabe au moins, en tant que Porte-parole du Gouvernement. Des erreurs de parcours, ça existe ! Charge à lui de tirer sa revanche dans d’autres occasions où l’enjeu est plus important. C’est bien Clair !

Ce billet est paru sur le Temps du 6 mars 2015