France: La Cour des comptes alerte sur la dégradation du déficit de la Sécurité sociale
Un nouveau rapport de la Cour des comptes française, paru mercredi, a alerté sur la dégradation du déficit de la Sécurité sociale, qui devrait atteindre 13,1 milliards d’euros en 2026.
Cette évolution défavorable est, en grande partie, imputable aux difficultés rencontrées par plusieurs caisses de retraite, selon ce rapport relayé par la presse de l’hexagone, notamment Le Monde, qui estime que la très décriée réforme des retraites promulguée le 14 avril semble ne pas répondre aux besoins de financement qui existent dans certains compartiments du système par répartition.
En 2020, la crise sanitaire avait précipité au fond du gouffre le budget de la «Sécu» : le solde entre les dépenses et les recettes était alors négatif à hauteur de presque 40 milliards d’euros – si l’on prend en considération les régimes de base et le fonds de solidarité qui paye le minimum vieillesse (FSV), écrit le quotidien.
D’une ampleur inédite, ce trou s’est réduit depuis, sans disparaître complètement : en 2023, il pourrait être de - 8,2 milliards d’euros (contre - 19,6 milliards en 2022), note le média, ajoutant qu’une telle amélioration découle
«principalement» de l’atténuation des coûts supportés par l’Assurance-maladie afin de combattre l’épidémie de Covid-19.
Mais le redressement ne serait «que transitoire», selon les magistrats de la Rue Cambon, à Paris, car dès 2024, écrivent-ils, le déséquilibre «devrait s’aggraver à nouveau», atteignant - 13,1 milliards en 2026.
Un déficit «porté par la dégradation (…) de la branche vieillesse», qui englobe notamment le régime général des retraites, celui des salariés agricoles et le FSV : pour eux trois, le résultat serait de - 4 milliards en 2030, poursuit-on.
A moyen terme, la réforme du 14 avril ne résout donc pas tous les problèmes, alors même qu’elle vise à dégager des économies, estime-t-on.
Pour les magistrats de la Cour des comptes, le tableau d’ensemble «soulève la question d’une nouvelle prolongation de l’existence de la Caisse d’amortissement de la dette sociale [Cades]», qui est chargée d’apurer le passif accumulé par la «Sécu», note le quotidien.
Alors qu’elle devait cesser son office en 2024, le gouvernement d’Edouard Philippe avait décidé de la maintenir en activité jusqu’en 2033, pour éponger le surcroît de déficits causé par le Covid, rappelle le quotidien.