Dette fédérale: Les Etats-Unis risquent un défaut de paiement « dès le 1er juin »
Faute d’accord entre républicains et démocrates pour relever le plafond de la dette fédérale, les Etats-Unis risquent de se retrouver en défaut de paiement dès 1er juin prochain, a mis en garde lundi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen.
« Notre meilleure estimation est que nous ne serons plus en mesure de satisfaire à l’ensemble des obligations du gouvernement début juin, et potentiellement dès le 1er juin », a indiqué Mme Yellen dans un courrier adressé au président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.
La dette publique est actuellement fixée à 31.000 milliards de dollars.
Dans un communiqué, le bureau pour le budget du Congrès (CBO) a confirmé les estimations du Trésor, jugeant que « dans la mesure où la campagne de déclarations sur le revenu a été plus faible qu’initialement anticipé, nous estimons désormais qu’il y a un risque significativement plus élevé que le Trésor ne dispose plus des fonds nécessaires dès début juin ».
Les Etats-Unis ont atteint leur plafond d’endettement, qui doit être régulièrement relevé par un vote du Congrès, dès mi-janvier, devant prendre une première série de mesures lui permettant de continuer à assurer l’ensemble des dépenses gouvernementales.
Les Républicains, qui disposent d’une légère majorité à la Chambre des
représentants depuis début janvier, et les démocrates sont depuis entrés dans un bras de fer politique, les républicains liant l’augmentation du plafond de la dette à une baisse des dépenses du gouvernement fédéral pour valider un accord.
Du côté de la Maison blanche, le président Joe Biden a martelé à plusieurs reprises que le relèvement du plafond devait être réalisé sans condition, estimant que ce dernier était le résultat des politiques menées par le passé par l’ensemble des administrations, issus des deux partis. Mercredi, la Chambre des représentants a voté un projet proposé par McCarthy prévoyant une baisse de 4.500 milliards de dollars des dépenses fédérales sur les dix prochaines années en échange d’une hausse du plafond de 1.500 milliards, ou une clause de revoyure au 31 mars 2024, ce qui ferait dès lors de la dette un des principaux thèmes de la campagne présidentielle en vue des élections de novembre de la même année.
Le texte ne devrait vraisemblablement pas être voté par le Sénat, contrôlé par les démocrates à une légère majorité. Les deux partis doivent cependant parvenir à un accord rapidement: le session parlementaire actuelle ne prévoit que 12 jours de débat au Capitol d’ici au 1er juin prochain.