L'Union africaine condamne les coups d'Etat, s'évite un débat houleux sur Israël

L'Union africaine condamne les coups d'Etat, s'évite un débat houleux sur Israël

Les dirigeants africains ont condamné dimanche "sans équivoque" la récente "vague" de coups d'Etat sur le continent, lors du sommet annuel de l'Union africaine, où les discussions prévues sur l'accréditation controversée d'Israël à l'organisation ont été reportées.

Selon des sources diplomatiques, ce sujet source de vifs débats parmi les 55 Etats membres a été "suspendu" et le débat prévu dimanche après-midi reporté, évitant une crise inédite au sein de l'organisation panafricaine adepte du consensus.

Dans les nombreux sujets de ce sommet à l'agenda chargé, les coups d'Etat qui ont secoué le continent durant l'année écoulée -le dernier au Burkina Faso il y a deux semaines- était inévitables.

Lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité, "chaque dirigeant africain de l'assemblée a condamné sans équivoque (...) la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement", a déclaré son dirigeant Bankole Adeoye.

L'UA "ne tolèrera aucun coup d'Etat militaire sous quelque forme que ce soit", a-t-il ajouté, rappelant

Moussa Faki, président de la Commission de l'Union africaine, le 5 février 2022 à Addis Abeba, en Ethiopie

"A aucun moment dans l'histoire de l'Union africaine, nous n'avons eu quatre pays suspendus en en 12 mois: le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso", a-t-il ajouté.

Dans un discours samedi, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, avait également évoqué la "funeste vague" de coups d'Etat et souligné des "liens de causalité connus" avec le terrorisme.

Débat suspendu

L'UA a en revanche choisi de


ne pas afficher ses dissensions sur le sujet hautement sensible de l'accréditation d'Israël.

Afrique de l'ouest : coups d'Etat et tentative de putsch récents

Plusieurs Etats membres, dont l'Afrique du Sud et l'Algérie, se sont insurgés, estimant que ce choix va à l'encontre des déclarations de l'organisation soutenant les Territoires palestiniens.

Les deux pays ont fait pression pour inscrire ce sujet à l'ordre du jour du sommet. Un débat était prévu dimanche après-midi. Il a été "suspendu", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP, et un comité va être créé "pour étudier la question".

Ce comité comprendra l'Afrique du Sud et l'Algérie mais aussi le Rwanda et la République démocratique du Congo, qui soutiennent la décision de Faki, ainsi que le Cameroun et le Nigeria, selon les diplomates interrogés.

Ce report évite la possibilité d'un vote qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l'histoire de l'UA, qui fête ses 20 ans.

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh s'exprime au sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, le 5 février 2022

Dans un discours samedi, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh avait demandé aux dirigeants africains de retirer l'accréditation d'Israël.

Moussa Faki avait, lui, défendu son choix et appelé à "un débat serein".

Il a assuré que l'engagement de l'UA dans la "quête d'indépendance" des Palestiniens était "immuable et ne peut que continuer à se renforcer". Mais l'accréditation d'Israël peut constituer, selon lui, "un instrument au service de la paix".