Algérie: la crise socio-économique va perdurer

Algérie: la crise socio-économique va perdurer

Les Algériens se sont réveillés avec des files d'attente renouvelées sur l'huile de cuisson et le pain en 2022, deux produits de base qui ont rejoint une longue liste de biens essentiels dont les prix ont grimpé en flèche sous l'impact de la forte inflation et des réductions des importations.

Les files d'attente indiquent des pénuries couplées à une forte inflation des produits de base sous l'impact d'une politique de l'État visant à réduire son déficit commercial en privant sa population tout en détruisant leur pouvoir d'achat via une politique de dévaluation de la monnaie locale, le dinar.

Le dinar a perdu 6,2% de sa valeur face au dollar et 10% face à l'euro de janvier à novembre de l'année dernière par rapport à un an plus tôt.

Le syndicat des boulangeries a déclaré vendre du pain à perte et a demandé que le prix du pain soit vendu à 15 dinars, contre 8 dinars auparavant, indiquant encore une érosion du pouvoir d'achat des Algériens.

Le prix des pâtes par exemple a plus que doublé dans un pays où les subventions de l'État s'élèvent à 17 milliards de dollars.

Frappée par un déficit budgétaire qui se creuse que


le gouvernement tente d'atténuer par la dévaluation de la monnaie, l'Algérie se prépare à réduire les subventions, une décision qui pourrait miner davantage le pouvoir d'achat des Algériens.

La Banque mondiale a mis en garde dans un rapport de décembre des difficultés économiques imminentes pour l'Algérie à court terme et a cité une augmentation de la pauvreté. Le rapport a déclenché la colère d'un régime militaire dans le déni qui n'a plus rien à offrir à ses citoyens qu'une répression brutale. 

L'érosion du pouvoir d'achat des Algériens a de graves implications pour la paix sociale du pays au milieu des présages d'un retour des manifestations de masse.

L'amélioration temporaire des revenus pétroliers et gaziers n'aidera pas le pays à arrêter le tsunami de troubles économiques et sociaux en raison du manque de véritables efforts de diversification économique.

Les hydrocarbures qui représentent 98% des exportations algériennes sont un secteur à forte intensité de capital avec un impact réduit sur la création d'emplois car le secteur non pétrolier reste dans les limbes.

Selon la Banque mondiale, le secteur non pétrolier fonctionne toujours à 3% en dessous des niveaux d'avant la pandémie en raison de l'hostilité de l'Algérie aux entreprises.