Le Maroc plaide pour une mise à jour stratégique du partenariat UA-UE

Le Maroc plaide pour une mise à jour stratégique du partenariat UA-UE

Le Maroc a plaidé pour une mise à jour stratégique du partenariat entre l'Union africaine et l'Union européenne, insistant sur la nécessité de répondre à la volonté qui a motivé la création de ce partenariat en tant qu'espace de dialogue et de coopération pour la sécurité, le développement et la prospérité partagée.

Le plaidoyer a été fait par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita lors de la deuxième réunion ministérielle préparatoire du 6e sommet UA-UE, qui s'est tenue à Kigali, ce mardi.

Il est temps que le partenariat Union africaine-Union européenne fasse l'objet d'une mise à jour stratégique, a-t-il déclaré.

« Notre partenariat ne doit pas se réduire à adopter des documents et à applaudir des consensus durement négociés. Au contraire, il doit mesurer les progrès et saluer les projets qui ont été réalisés », a-t-il ajouté.

Evoquant le caractère stratégique du partenariat Afrique-Europe, le ministre a noté que ce partenariat est né d'une volonté commune de construire un espace de dialogue et de coopération pour la sécurité, le développement et la prospérité partagée.

Ce partenariat a « fait la preuve de sa pertinence, puisque nous y sommes restés attachés depuis deux décennies », a-t-il déclaré, notant que le partenariat UA-UE a gagné en structuration, avec des réunions ministérielles régulières et des groupes de travail permanents entre l'UA et l'UE.

Cette structuration est nécessaire, mais n'est pas une fin en soi. « Le but ultime reste la réalisation des objectifs cadres formulés dans les Déclarations du Sommet du Caire d'avril 2000 et du Sommet d'Abidjan de novembre 2017.

De plus, M. Bourita a souligné que si les objectifs demeurent pertinents, l'approche collective a besoin d'être renouvelée. « Depuis 2000, nous avons adopté trois feuilles de route, mais combien en avons-nous réalisé », s'est-il interrogé, estimant que l'action collective est encore trop lente pour


devenir des réalisations tangibles.

Evoquant le 6e sommet UA-UE prévu l'année prochaine à Bruxelles, le ministre a déclaré que ce sommet devrait être l'occasion de donner un nouvel élan au partenariat Afrique-Europe.

Il s'est également félicité d'une proposition faite par le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, pour la création d'un Comité ministériel de suivi et de mise en œuvre afin d'assurer des résultats tangibles et une mise en œuvre efficace des objectifs.

Selon Bourita, ce comité pourrait contribuer à rendre le partenariat UA-UE plus visible auprès des populations des deux continents, en particulier les plus jeunes, en identifiant et en développant des activités qui ont un impact sur la vie quotidienne. "Le Maroc est prêt à faire partie de ce comité et à accueillir sa première réunion", a-t-il souligné.

En marge de sa participation à la 2e réunion ministérielle UA-UE, M. Bourita a tenu une série de réunions bilatérales avec plusieurs ministres des Affaires étrangères africains et européens.

Cette 2ème réunion est coprésidée par le Ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo, Christophe Lutundula, dont le pays préside actuellement l'UA, et le Haut Représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell.

Lors de la réunion, les ministres des Affaires étrangères de l'UE et de l'UA ont fait le point sur les progrès réalisés depuis le cinquième sommet UE-UA (Abidjan, 29-30 novembre 2017), échangeant leurs points de vue sur le partenariat UE-UA et les moyens de renforcer la coopération.

Au cours de la réunion, les discussions porteront également sur la réponse et le rétablissement après la pandémie de COVID-19 ; renforcer la résilience ; investir dans les transitions numérique et verte ; paix, sécurité et gouvernance mondiale; migration et mobilité; l'éducation, la science, la technologie et le développement des compétences.