L’Otan étudie des «options» pour aider la force G5 Sahel
L’Otan examine «actuellement des options pour un soutien accru au G5 Sahel», une force antidjihadiste multinationale, indique dans une lettre récente au Conseil de sécurité le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Ce soutien de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord pourrait s’exprimer «par le biais de son Agence de soutien et d’approvisionnement. L’Otan prévoit de mener sa propre évaluation, qui éclairera sur son futur engagement dans la région du Sahel», précise sans autre détail le chef des Nations Unies dans cette missive vue jeudi par l’AFP.
Il y affirme rester «convaincu» de la nécessité de créer un bureau de soutien de l’ONU à la force G5 Sahel (environ 5000 militaires du Mali, de Mauritanie, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso) qui serait financé sur des contributions obligatoires des Nations Unies.
«C’est la meilleure approche pour fournir un soutien durable et prévisible à la Force conjointe», estime Antonio Guterres alors que les États-Unis, premier contributeur financier à l’ONU, refusent jusqu’à présent cette option prisée de la France et de pays africains.
«Pas de convergence de vues»
À la mi-juin, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, l’administration de Joe Biden avait, comme la précédente de Donald Trump, rejeté une telle perspective. «Il est important de maintenir une ligne claire entre la lutte contre le terrorisme et le maintien de la paix afin de protéger l’impartialité et le personnel de l’ONU», avait alors fait valoir l’ambassadeur américain
adjoint Jeffrey DeLaurentis.
Depuis plusieurs années, les États-Unis affirment vouloir privilégier l’aide bilatérale aux cinq pays membres du G5 Sahel plutôt qu’une implication accrue de l’ONU. «La création de la Force conjointe du G5 Sahel, malgré les défis persistants, est une manifestation forte de la volonté politique des cinq États du Sahel qui mérite le soutien de la communauté internationale», insiste cependant Antonio Guterres.
«Alors que tous les interlocuteurs soulignent leur ferme soutien à la Force conjointe du G5 Sahel vue comme une initiative exceptionnelle qui mérite un soutien international, il n’y a pas de convergence de vues au sein de la communauté internationale sur la meilleure façon de la soutenir», reconnaît le chef de l’ONU.
Visite au Sahel en fin de mois
Le Conseil de sécurité, sous présidence du Kenya, a prévu une visite au Sahel (Mali et Niger) en fin de mois afin d’étudier les paramètres sécuritaires dans cette région et peut-être trouver une unité. Si «l’Union africaine a exprimé sa volonté et son intérêt pour un rôle accru», cette institution estime dans le même temps avoir besoin pour tout soutien logistique «de l’appui financier d’un autre donateur pour le concrétiser», précise Antonio Guterres.
À ce jour, via sa mission de paix Minusma au Mali, l’ONU contribue au ravitaillement en carburant, en eau et en rations alimentaires des bataillons du G5 Sahel, à qui elle apporte aussi un soutien médical, en vertu d’un accord bilatéral conclu il y a quelques années.