Le chef de l'ONU tire la sonnette d'alarme : "Le monde doit se réveiller !"
Le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), a sonné l'alarme mardi en présence des chefs d'États mondiaux réunis à New York pour la 76e Assemblée générale des Nations Unies, Antonio Guterres les appelant à "se réveiller" face aux défis majeurs que rencontrent la planète et l'humanité.
S'exprimant à l'ouverture des débats généraux, Guterres a déclaré que la communauté internationale est confrontée à "la plus grande série de crises de notre vie".
"Nous sommes au bord du gouffre et nous avançons dans la mauvaise direction. Notre monde n'a jamais été plus menacé ni plus divisé", a-t-il ajouté.
"La pandémie de COVID-19 a fortement accru les inégalités déjà flagrantes. La crise climatique frappe la planète. Les bouleversements de l'Afghanistan à l'Éthiopie en passant par le Yémen et au-delà, ont nui à la paix. Une vague de méfiance et de désinformation polarise les gens et paralyse les sociétés. Les droits de l'homme sont sous le feu et la science est sous assaut", a déclaré le secrétaire général de l'ONU.
Guterres a fustigé les inégalités criantes dans l'accès aux vaccins, le monde développé envisageant des injections de rappel pour ses populations, tandis que de nombreuses régions en développement recherchent désespérément des vaccins.
« Il s'agit d'un acte d'accusation moral contre l'état de notre monde. C'est une obscénité. Nous avons réussi le test en sciences, mais nous obtenons un 0 en éthique », a-t-il déclaré.
Le chef de l'ONU a en outre averti que
selon les engagements climatiques nationaux actuels, les émissions augmenteraient de 60 % d’ici à 2030, ce qui, selon lui, entraînerait un "tableau infernal d'augmentation des températures d'au moins 2,7 degrés [Celsius] au-dessus des niveaux préindustriels" alors que les pays du monde restent "à des années-lumière d'atteindre [leurs] objectifs."
"Au lieu de l'humilité face à ces défis majeurs, nous voyons de l'orgueil. Au lieu de la voie de la solidarité, nous sommes dans une impasse vers la destruction", a-t-il estimé.
L'avertissement sévère du Secrétaire général de l'ONU intervient après que l'ONU a publié un rapport la semaine dernière selon lequel les engagements pris dans l'accord de Paris sur le climat (2015), qui, en grande partie, ne sont pas respectés, entraîneraient une augmentation de 16% des émissions d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010. Une réduction de 45% d'ici à 2030 est nécessaire pour atteindre la neutralité carbone d'ici au milieu du siècle, a-t-il ajouté.
Guterres a poursuivi son discours en alertant des dangers posés par la compétition actuelle de grandes puissances telles que la Chine et les États-Unis, affirmant qu'il craignait que le monde ne se dirige vers « deux ensembles différents de règles économiques, commerciales, financières et technologiques ; deux approches divergentes dans le développement de l'intelligence artificielle, et finalement, le risque de deux stratégies militaires et géopolitiques différentes".
"Et c'est une recette pour les ennuis. Ce serait beaucoup moins prévisible que la guerre froide", a-t-il déclaré.