Logiciel espion "Pegasus": De nombreux gouvernements sous la tourmente
Au moins 10 gouvernements auraient été clients de la société israélienne NSO Group, producteur du logiciel espion "Pegasus" qui ciblait des journalistes, des militants, des avocats et des politiciens dans le monde entier.
Selon the Guardian, une enquête menée par 17 médias a montré que les logiciels espions appartenant au groupe NSO étaient utilisés à l'échelle mondiale à des fins généralisées et malveillantes.
Selon cette enquête, au moins 10 gouvernements, notamment l'Azerbaïdjan, Bahreïn, le Kazakhstan, le Mexique, le Maroc, le Rwanda, l'Arabie saoudite, la Hongrie, l'Inde et les Émirats arabes unis (EAU), sont des clients du groupe NSO.
Le logiciel espion a été vendu à des gouvernements qui l'ont utilisé pour cibler des militants, des journalistes, des avocats et des politiques.
Cette fuite de données, dénommée "Pegasus Project", révélée par The Guardian et 16 autres médias, la liste de plus de 50 mille numéros de téléphone à travers le monde était ciblée par le logiciel en question.
Ce logiciel espion peut transformer un téléphone en un appareil de "surveillance". De nombreuses applications telles que le microphone, la caméra, les messages, les enregistrements vocaux et les contacts sont accessibles à l'insu et sans le consentement de l'utilisateur.
Le Guardian et les autres partenaires médiatiques, qui ont mené cette enquête, ont annoncé qu'ils révéleront l'identité des personnes figurant sur la liste dans les prochains jours.
Plusieurs responsables gouvernementaux, notamment des directeurs de sociétés, des membres du clergé, des universitaires, des employés non gouvernementaux, des représentants syndicaux, des ministres, des présidents et des Premiers ministres, figureraient également sur la liste.
D'autre part, le Rwanda, le Maroc, l'Inde et la Hongrie ont nié les allégations selon
lesquelles ils auraient utilisé Pegasus pour pirater les téléphones des personnes présentes sur la liste comptant plus de 50 mille numéros de téléphone. Les gouvernements d'Azerbaïdjan, de Bahreïn, du Kazakhstan, d'Arabie saoudite, du Mexique et des États-Unis ont, quant à eux, refusé de réagir à ces allégations.
Le groupe NSO nie également toutes les accusations, affirmant qu'il "fournit des services technologiques aux pays ou aux forces de l'ordre pour les aider à lutter contre le terrorisme et les crimes graves".
Pour l'Union Européenne, il est inacceptable que des milliers de personnes soient suivies par des logiciels espions.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a assuré que l'action de l'entreprise israélienne qui suit des milliers de personnes dans certains pays avec des logiciels espions était "inacceptable si elle s'avère vraie".
Von der Leyen, lors de sa visite en Tchéquie, a répondu à la question sur l'implication d'au moins 10 gouvernements qui sont clients de ce logiciel espion "Pegasus" ciblant des journalistes, des militants, des avocats et des politiciens du monde entier produit par la société israélienne NSO Group.
"D'après ce que nous avons lu jusqu'à présent doit être confirmé. Si ça se confirme, c'est totalement inacceptable" a ajouté Ursula Von der Leyen.
Tout en soulignant l'importance de la liberté de la presse pour l'UE, von der Leyen n'a fait aucun autre commentaire à ce sujet.
Le réseau social WhatsApp a également déposé une plainte contre le groupe NSO, alléguant que la société a utilisé son service de messagerie pour un espionnage intensif, traquant plus de 1 400 personnes, dont 100 journalistes et militants des droits humains, dans 20 pays.