CPI : Fatou Bensouda passe le relais à son successeur ; bilan de neuf ans de mandat
Au terme d'un mandat de neuf ans, la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, remet les rênes de l'agence de justice internationale au Britannique Karim Khan ce mercredi 16 juin.
Le magistrat gambien a été élu pour réconcilier l'Afrique avec la CPI.
Durant son mandat, Fatou Bensouda a rarement visité les lieux de crimes, mais avant de tourner la page, le procureur s'est rendu au Darfour. Le juge gambien s'est rendu au Soudan pour solliciter la coopération des autorités dans l'exécution du mandat d'arrêt pour génocide émis il y a plus d'une décennie contre l'ancien président Omar al-Bashir.
Du mandat de Fatou Bensouda, l'histoire se souviendra sans aucun doute de l'échec de son bureau à poursuivre les affaires ciblant les plus hauts responsables. L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et
le Congolais Jean-Pierre Bemba ont été acquittés. Et puis le cas du président kenyan Uhuru Kenyatta a été classé sans suite. Ce sont ces différentes affaires qui ont suscité la méfiance des États africains, soupçonnant la Cour d'être le bras judiciaire des politiques occidentales sur le continent.
Pour contrer ces attaques, Fatou Bensouda a ouvert de nouvelles enquêtes loin d'Afrique, dont trois cas majeurs. La Cour enquête actuellement sur les crimes commis dans les Territoires palestiniens occupés, en Afghanistan et en Géorgie. Ces faits concernent la Russie, les États-Unis et Israël, trois États puissants qui ont toujours refusé la juridiction de la Cour.
Bien que ces enquêtes donnent à la Cour une portée mondiale, aucun mandat d'arrêt n'a été émis à ce jour contre des suspects en dehors du continent africain.