L'Espagne espère que les relations diplomatiques avec le Maroc reviendront à la normale
Le gouvernement espagnol a annoncé mardi sa volonté de revenir à des relations normales avec le Maroc.
La porte-parole du gouvernement espagnol, María Jesús Montero, a fait savoir dans des déclarations à la presse que son pays espère retrouver des relations normales avec le Maroc dans les « prochaines heures », selon le site espagnol « El País ».
La position espagnole intervient à la suite du rejet par la Cour suprême espagnole de la détention provisoire du chef du Front Polisario, Ibrahim Ghali, actuellement soigné dans un hôpital dans le nord de l'Espagne, sur fond d'accusations de « torture » et de « génocide ».
Montero prévoit le retour de Ghali, qui est hospitalisé actuellement en Espagne pour suivre un traitement contre le coronavirus, de « là où il est venu (Algérie) dès que son état de santé s’améliore ».
Il est à noter que les accusations portées contre Ghali étaient basées sur une plainte déposée en 2020 par Fadel Bareika, un transfuge du Front Polisario, titulaire de la nationalité espagnole, qui confirme avoir été victime de « torture » dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, en Algérie.
En 2007, l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme a
déposé une plainte contre Ghali et le Front Polisario, accusés d'avoir perpétré des « actes de génocide », « assassinat », « terrorisme », « torture » et « disparition forcée » dans les camps de Tindouf, d'après ce qu'a rapporté l'organisation (basée en Espagne).
Lundi, le Maroc avait annoncé que la crise avec Madrid « ne peut pas se résoudre avec la seule audition par la justice espagnole du chef du Front Polisario », l'appelant « à apporter une clarification sans ambiguïté sur ses «positions hostiles» concernant la question du Sahara ».
La relation entre Rabat et Madrid s'est tendue, sur fond de l'accueil par l'Espagne de Ghali pour se faire soigner du coronavirus sous une « fausse identité », depuis le 21 avril dernier, en plus de l'afflux d'environ 8 000 migrants clandestins entre le 17 et le 20 mai, vers la ville de Ceuta, sous administration espagnole, en provenance du Maroc.
Rabat insiste sur son droit à la région du Sahara et propose une autonomie étendue sous sa souveraineté, tandis que le « Polisario » demande un référendum pour déterminer le sort de la région, proposition soutenue par l'Algérie, qui accueille des réfugiés de la région contestée.