Maroc-UE : Josep Borrell tempère les ardeurs de Bruxelles

Maroc-UE : Josep Borrell tempère les ardeurs de Bruxelles

La situation à la frontière de l'enclave espagnole de Ceuta s'est calmée mercredi après-midi. Pour la première fois depuis plus de deux jours, les forces de l’ordre ont empêché les migrants d'atteindre la barrière qui sépare le Maroc de la ville de espagnole de Ceuta.

Au total, plus de 8 000 personnes ont nagé autour de la frontalière depuis lundi et ont atteint la ville de Ceuta. La police nationale, la garde civile et l'armée espagnoles appelées en renforts n’ont rien ou faire de la vague de migrants. Alors qu'il s'agissait principalement de Marocains ces derniers jours, mercredi soir, les migrants subsahariens se sont également mêlés à la foule qui tentait de rejoindre Ceuta.

Cette situation a accouché d’une grave crise diplomatique sans précèdent où l’Espagne accuse le Maroc de laisser passer les milliers de migrants. Après plusieurs attaques des officiels espagnols, le Maroc n’a pas hésité à répondre à l’Espagne.

L’ambassadeure du Maroc à Madrid, Mme Karima Benyaich, a été rappelée pour consultations par rapport à une crise qui date de la mi-avril, à savoir l'accueil par l’Espagne du dénommé Brahim Ghali, et pour lequel le Maroc n’a pas encore reçu de clarifications ni de réactions, a affirmé jeudi le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Les autorités espagnoles ont donné à la diplomate marocaine 30 minutes pour venir au ministère des Affaires étrangères, «un acte inédit, inhabituel dans les relations entre pays voisins et rare dans la pratique


diplomatique», a tenu à souligner Bourita, précisant que l'ambassadeur ne reçoit d'instructions que de son pays.

La crise durera tant que sa véritable cause ne sera pas résolue, le Maroc refuse de recevoir ce genre d’intimidations, basées sur des clichés du passé, et restera clair par rapport à l’origine de cette crise, sa genèse et ses responsables, a-t-il souligné.

« L'Espagne savait que le prix à payer pour sous-estimer le Maroc est très élevé », a déclaré de son côté le ministre des Droits de l'Homme à Rabat, Mustafa Ramid,

 Dans cette tension qui n'a pas cessé d’aller en crescendo, les diplomaties marocaine et espagnole n’ont pas arrêté de s’accuser. Même l’Union européenne s’est mêlée de la tension en y greffant d'autres charges contre le Maroc alors ce n'est qu’un conflit entre deux pays voisins. Et à chaque fois les réponses marocaines ne se faisaient pas attendre.

Finalement l’UE tempère et cherche peut-être une issue de secours suite aux déclarations peu diplomatiques des responsables de Bruxelles.

Pour couper court aux déclarations qui tendent à raviver la tension, Le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l'Espagnol Josep Borrell a dans un tweet tempéré. « Notre but est d’adresser ensemble les défis auxquels nous faisons face, de trouver une solution pour surmonter les tensions actuelles et préserver le partenariat solide UE - Maroc que nous avons construit au cours des années. », a soutenu Borell, espérant que cet appel à la raison soit entendu par Bruxelles.

MN