Conflit Israël-Palestine : pas de répit à Gaza, l’offensive diplomatique s’intensifie
L'offensive de la communauté internationale s'intensifie mardi pour tenter de faire cesser les bombardements de l'armée israélienne sur Gaza et les salves de roquettes palestiniennes sur Israël, sans signe d'accalmie après une semaine d'escalade meurtrière.
Depuis le début de ce nouveau cycle de violences entre l'Etat hébreu et des groupes palestiniens de Gaza le 10 mai, au moins 222 personnes, en grande majorité des Palestiniens, ont été tuées.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir une quatrième fois en urgence mardi, alors que les Etats-Unis refusent toujours l'adoption d'une déclaration appelant à "une cessation des violences". Le président américain Joe Biden, accusé par son camp de manque de fermeté face à Israël, a exprimé lundi son soutien à un "cessez-le-feu", lors d'un nouvel entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Mais les protagonistes restaient sourds à ces appels. "Notre ligne est de continuer à frapper les cibles terroristes", martelait lundi soir le chef du gouvernement israélien.
Dans la nuit, les raids se sont poursuivis sur l'enclave palestinienne : peu après minuit les avions de chasse israéliens ont lâché plusieurs missiles sur des bâtiments de la ville de Gaza et les déflagrations ont embrasé le ciel de l'enclave côtière, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les bombardements de la veille avaient notamment touché les bureaux à Gaza du Croissant-Rouge qatari ainsi que la seule clinique pratiquant des dépistages du Covid dans l'enclave minée par la pauvreté et sous blocus israélien depuis près de 15
ans.
Diplomatie "discrète"
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le président Mahmoud Abbas a plaidé devant l'émissaire américain Hady Amr pour une "intervention" de Washington.
La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a défendu l'approche diplomatique "discrète" mais "intensive" de Washington sur ce dossier.
Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah-Al-Sissi travaillent eux aussi à une médiation visant à obtenir un cessez-le-feu et comptent solliciter l'appui de la Jordanie. Un autre canal s'est ouvert, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Egypte.
Bruxelles se penchera à son tour sur le conflit en cours, le plus meurtrier depuis l'été 2014, lors d'une visio-réunion d'urgence des ministres européens des Affaires étrangères prévue mardi.
Le nouveau conflit a éclaté le 10 mai après un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en "solidarité" avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. A l'origine des violences, la menace d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans ce secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Les hostilités se sont étendues à la Cisjordanie où des affrontements avec l'armée israélienne ont fait 20 morts en une semaine selon un dernier bilan palestinien.
Le Fatah de Mahmoud Abbas a appelé à une "journée de colère" et une grève générale mardi, appel également relayé dans les villes arabes israéliennes et dans les villes "mixtes" d'Israël, où la tension entre Juifs et Arabes restent vives.