Etats-Unis: 25 députés au Congrès qualifient les pratiques israéliennes de "crime de guerre"
Vingt-cinq membres du Congrès américain ont adressé une correspondance au secrétaire d'État, Anthony Blinken, l'exhortant à exercer une pression diplomatique sur Israël, pour l'empêcher de déporter les Palestiniens de leurs maisons, dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem occupée, tout en qualifiant ces pratiques de «crime de guerre».
Les membres du Congrès qui avaient envoyé la lettre à Blinken, ont déclaré ce qui suit: «Nous vous écrivons pour exprimer notre profonde préoccupation concernant le projet d'Israël relatif à l'expulsion d'environ 2 000 Palestiniens des quartiers d'Al Bustan et de Sheikh Jarrah à Jérusalem.»
La correspondance a indiqué qu'Israël avait démoli 100 bâtiments dans le quartier d'Al-Bustan, où vivent 1 550 Palestiniens, dont 60% d'enfants, afin de construire un "jardin talmudique", soulignant que les Israéliens étaient prêts à évacuer les maisons de 12 familles palestiniennes, composées de 169 personnes, dont 46 enfants, pour l'implantation illégale de colons israéliens, dans le quartier de Sheikh Jarrah.
La lettre a également mentionné que l'administration israélienne ignorait complètement les familles palestiniennes
Selon le Centre des recherches en sciences du sol, Israël a démoli environ 5 000 maisons palestiniennes à Jérusalem-Est entre 1967 et 2017. Israël a également détruit 349 maisons palestiniennes à Jérusalem-Est entre 1967 et 2018 et 2020, d'après le Centre israélien des droits de l'Homme dans les territoires occupés (B'Tselem), lit-on dans la même lettre.
Et d'ajouter que Israël avait, militairement, occupé Jérusalem-Est, qui fait partie de la Cisjordanie, avant de l'annexer, illégalement puis officiellement, à la municipalité de Jérusalem, en violation grave du droit international.
Un crime de guerre
"Israël, en tant que puissance occupante, doit se conformer à l'article 53 du quatrième Congrès de Genève, qui interdit la destruction des zones résidentielles appartenant à des individus dans un pays occupé", ont encore écrit les 25 députés dans la lettre adressée au secrétaire d'Etat. Et de noter, qu'à l'exception des engagements militaires, les pratiques israéliennes sont considérées comme étant un crime de guerre au
sens de l'article 8 du Statut de Rome, de la Cour pénale internationale (CPI).
Ils y ont également souligné que la confiscation et la démolition des maisons palestiniennes dans les quartiers d'Al Bustan et de Sheikh Jarrah par Israël, n'étaient pas conformes aux dispositions publiées par le Congrès de Genève.
Les représentants du Congrès ont déclaré, de ce fait, que les États-Unis s' opposaient à la destruction des maisons palestiniennes à Jérusalem-Est par Israël, depuis 1969, avançant ce qui suit: "Nous souhaitons attirer votre attention sur le fait que les membres du Congrès ont récemment exprimé leurs préoccupations concernant la démolition de Jérusalem-Est par Israël".
Toujours selon le texte de la correspondance, soixante-quatre membres du Congrès avaient déjà envoyé une lettre au Département d'État le 26 mars 2020, et douze autres, le 21 mars 2021, pour exprimer leur grave préoccupation concernant la destruction continue des maisons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, outre les évacuations de Palestiniens de leurs maisons.
Les représentants du Congrès y ont salué l'expression du président américain, Joe Biden, de son engagement en faveur des droits de l'Homme dans la politique étrangère, appelant cette administration à envoyer, d'un ton sévère, un message pour l'annulation des projets d'évacuation des Palestiniens de leurs maisons à Sheikh Jarrah, et des opérations de démolition, dans le quartier d'Al Bustan, à Israël.
Dans la lettre, les députés ont demandé à enquêter sur l'utilisation d'armes américaines dans les démolitions israéliennes, ajoutant: "Si Israël poursuit ses pratiques, l'ambassade américaine en Israël devra y envoyer des observateurs pour documenter les opérations d'expulsion, pour recueillir des informations sur les unités militaires participant à ces activités ainsi que pour savoir si des armes américaines y ont été utilisées ou non.
Il est intéressant de noter que parmi ceux qui ont signé cette lettre figuraient des noms tels que Alexandria Ocasio-Cortez, Jared Hoffman et Alan Lowenthal, ainsi que des représentants musulmans comme Ilhan Omar, Rashida Boutleb et André Carson.