Soudan : Bachelet et Guterres appellent à la réinstauration du dialogue
Lundi, les militaires ont fait usage de la force pour disperser les manifestants. En conséquence, 35 personnes sont mortes à Khartoum.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres « condamne l'usage excessif de la force pour disperser les manifestants sur le site de sit-in et s'alarme des informations selon lesquelles les forces de l’ordre auraient ouvert le feu à l'intérieur d’établissement médicaux », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
« Le Secrétaire général rappelle au Conseil militaire de transition sa responsabilité en matière de sûreté et de sécurité des citoyens soudanais. Il exhorte toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue. Cela inclut la responsabilité de faire respecter les droits humains de tous les citoyens, y compris le droit à la liberté de réunion et d'expression », a-t-il ajouté après que les discussions aient été rompues. Ces pourparlers, ont mené à l’adoption d’un accord qui aboutirait à l’établissement d’une période de transition sur 3 ans.
Face à cette rupture, Antonio Guterres a exhorté les parties prenantes à poursuivre le dialogue pacifique et à maintenir le cap dans les négociations sur le transfert du pouvoir à une autorité de transition dirigée par des civils, comme l'exige l'Union africaine.
« L’ONU est déterminée à travailler avec l’UA pour
appuyer ce processus et se tient prête à appuyer les parties prenantes soudanaises dans leurs efforts pour instaurer une paix durable », a dit son porte-parole.
Transférer le pouvoirs aux civils
Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a également condamné l’usage de la force qui a eu lieu lundi à Khartoum.
« Je déplore complètement le recours présumé à une force excessive dans les camps des manifestants. Les informations selon lesquelles des balles réelles auraient été utilisées par les forces de sécurité à proximité des installations médicales, voire à l'intérieur de celles-ci, sont extrêmement alarmantes. J'exhorte les forces de sécurité à mettre immédiatement un terme à ces attaques et à garantir à tous un accès sûr et sans entrave aux soins médicaux », a-t-elle ajouté.
La Haut-Commissaire Bachelet a déclaré que « ceux qui exercent leur droit à la liberté de réunion et d'expression pacifiques doivent être protégés, pas visés, ni détenus. C’est un principe fondamental du droit international relatif aux droits humains ».
Au lendemain de la journée sanglante à Khartoum, le Conseil militaire a déclaré l’abandon de tous les accords conclus avec l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC). Avant d’ajouter que des élections auront lieu de 9 mois, sous la supervision nationale et internationale.
La rédaction