Algérie : un appel à la transition politique a été lancé

Algérie : un appel à la transition politique a été lancé

Comme au Soudan, la mobilisation contre le pouvoir s’installe dans la durée. Et comme au Soudan, certains Algériens veulent maintenir la pression sur les hommes du pouvoir mais d’une autre manière : établir une période de transition politique.

Ces personnes ayant lancé cet appel, ce sont des oulémas dont le groupe est dirigé par l’immam Mohamed Tahar Ait Aldjat. Le groupe de savants propose l’établissement d’une période de transition qui selon eux marquera le dénouement de la crise politique en Algérie.

Dans une déclaration datant du 30 mai, ils sollicitent « l’esprit patriotique » de l’élite pour s’élever au niveau des revendications de la contestation relatives à la « rupture » avec le système en place avec « toutes ses souillures et ses corrompus ». Ils saluent néanmoins l’institution militaire « qui veille à la protection de la patrie et à l’accompagnement du hirak en garantissant sa sûreté et sa sécurité », et dont le chef est lui aussi contesté par les manifestants.

Dans le communiqué, il est précisé que « la situation dans le pays est dangereuse et complexe. Il faut donc intervenir rapidement et pacifiquement et d’une manière


consensuelle pour régler la crise à travers la mise en application des articles 7 et 8 de la Constitution qui portent sur la souveraineté du peuple. Le référendum fait par le peuple durant les vendredis du hirak suffit à lui-même 
».

Une proposition inédite en Algérie

Les oulémas proposent de confier la direction de la période de transition à celui « qui a l’approbation de la majorité du peuple pour aller vers des élections libres, honnêtes et crédibles ». La personnalité désignée aura après à composer un gouvernement de compétences nationales, « non condamnées dans les différentes périodes de notre Histoire … et à créer une instance pour superviser et organiser les élections du début jusqu’à la fin ».

La tenue d’une conférence de « dialogue national global, sans aucune exclusion » est également proposée. « Cette conférence aura à mettre les repères pour l’avenir du pays et adopter une feuille de route pour une nouvelle politique mettant à l’abri la patrie et le citoyen du pourrissement politique, économique, social et culturel et protéger le pays de toutes les formes de dépendance et d’allégeance à part celle faite au peuple », précisent-ils.