Bayer enquête sur Monsanto

Bayer enquête sur Monsanto

Depuis quelques mois déjà la société spécialisée dans les biotechnologies agricoles est dans la tourmente. Dernière affaire en date, le jugement en faveur d’un couple américain atteints d’un cancer après l’utilisation du produit phare, Roundup.

L’allemand Bayer qui a racheté la firme en 2018 pour 56 milliards d’euros, a engagé mardi des avocats pour enquêter sur un programme européen de collecte de données géré par sa filiale Monsanto, qui visait entre autres des journalistes et des responsables politiques en vue d’influencer le débat sur les pesticides.

Le groupe allemand a reconnu la semaine dernière que Monsanto, avait rassemblé des informations non publiques dans le cadre d’une campagne destinée, à influencer le débat sur les pesticides et les produits génétiquement modifiés.

Bayer fait face à des coûts juridiques qui risquent d’être lourds en raison de plusieurs procédures judiciaires engagées aux Etats-Unis contre Monsanto, dont l’herbicide Roundup, qui contient du glyphosate, est accusé de provoquer des cancers, ce que Bayer conteste.

Dans un questions-réponses publié mardi sur


son site internet, Bayer déclare que l’agence américaine de relations publiques FleishmanHillard, au nom de Monsanto, a établi des fichiers en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, au Royaume-Uni et dans les institutions de l’Union européenne.

Sidley Austin cherchera à savoir combien de personnes ont été incluses dans ces fichiers et si d’autres pays pourraient également être touchés, précise Bayer.

Le cabinet d’avocats prendra ensuite contact avec les personnes concernées, pour la plupart des journalistes, des responsables politiques et des scientifiques, au plus tard d’ici la fin de la semaine à venir.

Bayer a mis fin à sa collaboration avec FleishmanHillard en ce qui concerne les relations publiques mais continue de travailler avec la société sur des projets de marketing.

A la Bourse de Francfort, l’action Bayer a perdu plus de 40% depuis un jugement défavorable au Roundup en août dernier aux Etats-Unis, ce qui a fait tomber sa capitalisation boursière en dessous du prix auquel il a payé Monsanto.

Avec Reuters