Italie : Salvini se met à présent à l’« achat » des migrants
Après avoir pris plusieurs mesures dont le but est d’éloigner les migrants du territoire italien, le chef de l’extrême droite et ministre de l’Intérieur italien veut faire passer en Conseil de ministres un décret-loi qui prévoit de faire payer une amende qui varie entre 3.500 et 5.500 euros par migrants arrivés en Italie à bord de navires humanitaires.
Une amende qui serait justifiée par le non-respect des nouvelles mesures adoptées en Italie au cours de cette année. Notamment, la fermeture des ports italiens aux navires humanitaires. Les ONG qui sont directement visées, crient au scandale ! le représentant de Médecins sans frontières (MSF), a très vite répliqué « C’est absurde, c’est comme si on faisait payer les ambulances qui transportent des patients vers un hôpital ».
Bien que le droit international donne raison à ces sauveteurs humanitaires, ces derniers s’exposerait si ce nouveau décret venait à être adopté à une amende de 5.500 euros par personne secourue. La loi internationale donne effectivement le droit à ces navires de débarquer dans le port le plus sûr et plus proche.
Salvini se met la justice à dos
Alors que le
ministre anti-immigration avait œuvré pour interdire au bateau humanitaire Sea Watch 3 de débarquer à Lampedusa, la justice en a décidé autrement. C’est en direct à la télévision que Matteo Salvini a appris que Sea Watch 3 a pu accoster dans le port de l’île. C’est avec beaucoup de froideur que le ministre a accueilli cette nouvelle.
« Il y a un vaisseau sous séquestre alors peut-être que j'avais raison. Ceux-ci ont aidé les trafiquants d'êtres humains et j'espère que le commandant de ce vaisseau sera arrêté », a-t-il déclaré en apprenant que 47 migrants sont arrivés au port.
Bien que les populistes soient en parfaite ascension dans le reste de l’Europe à une semaine des européennes, leur leader italien ne semble plus être le favori dans son pays. Après plusieurs mois de bataille juridique avec le Mouvement 5 étoiles (parti au pouvoir). La Ligue du Nord, parti de Salvini, semble en payer le prix. Le parti est passé de 36,9% il y a un mois à 30,9% des intentions de vote, soit le plus fort recul signalé dans les différents sondages.
Meriem Boucetta
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