A l’ONU, l’Iran et le Venezuela plaident pour le multilatéralisme

A l’ONU, l’Iran et le Venezuela plaident pour le multilatéralisme

Mercredi, à l’occasion de la journée internationale du multilatéralisme et de la Diplomatie pour la Paix célébrée à l’ONU, les chefs de la diplomatie iranienne et vénézuélienne ont plaidé en faveur du multilatéralisme. Cette action est sans doute une riposte aux sanctions menées par les Etats-Unis contre ces deux pays.

Les « efforts diplomatiques collectifs ne sont plus l'option prudente, ils sont maintenant la seule solution », a souligné Javad Zarif, ministre des AE iranien à l’Assemblée générale de l’ONU.  

Accusé par les Etats-Unis de déstabiliser le Moyen-Orient, le ministre vante les engagements de son pays en faveur du multilatéralisme dans la région. Selon Jayad Zarif, à l'ouest de l'Iran une « approche d'inclusion régionale » est adoptée et une coopération renforcée avec Damas, Ankara et Moscou, à l'est c’est une « approche régionale » pour la paix et la stabilité en Afghanistan, et au nord une autre « démarche multilatérale pour la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme » autour de la mer Caspienne. Au sud, « nous avons contribué au processus de Stockholm pour le Yémen et avons aussi proposé un forum de dialogue régional dans le Golfe persique (...) pour aider au règlement des différends ».

Les « illégalités » des Etats-Unis énumérées

Le ministre s'en est aussi pris aux Etats-Unis en dénonçant « l'imposition extraterritoriale de législations nationales, le mépris des accords internationaux et de la Cour internationale de Justice ». « Comme si toute cette illégalité ne suffisait pas, les Etats-Unis punissent


également ceux qui s'efforcent de s'acquitter de leurs obligations multilatérales en vertu d'une résolution demandant la normalisation des relations économiques avec l'Iran
». « C'est la première fois dans l'histoire des Nations unies qu'un membre permanent du Conseil de sécurité punit des pays pour avoir observé les résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il lancé, soulignant que c'était sans précédent et parlant d'« unilatéralisme destructif ».

Son homologue vénézuélien Jorge Arreaza, s’en est lui aussi pris aux Etats-Unis, et a lui aussi plaidé en faveur du multilatéralisme. Jorge Arreaza s’est exprimé au nom du mouvement des non-allignés (ce mouvement né durant la guerre froide, visait à regrouper les États qui ne se considéraient comme alignés ni sur le bloc de l’Est ni sur le bloc de l’Ouest. Le groupe regroupe 102 états).

« (Les membres), veulent réitérer leur vive inquiétude face à une tendance croissante de recours à l'unilatéralisme, à l'arbitraire, qui hypothèque la charte des Nations unies, le droit international dans son ensemble », a dit Jorge Arreaza. « Y compris avec la menace d'usage de la force, la pression et les mesures coercitives pour atteindre des objectifs politiques nationaux », a ajouté le ministre vénézuélien.

Lors de sa prise de parole, les membres du groupe Lima, composé de 13 pays d’Amérique latine en plus du Canada, et ne reconnaissent pas la légitimité du président Nicolas Maduro, ont tous quitté la salle, pendant que les Etats-Unis assistaient à ces deux interventions sans donner la moindre réponse.