Gilets jaunes : La France répond à l’ONU sur l’usage excessif de la force
La France a répondu aux critiques de l’ONU sur « l'usage excessif de la force » lors des manifestations des gilets jaunes, rapporte mercredi le journal le Monde.
Mise en cause par les Nations Unies pour son « usage violent et excessif de la force » face au mouvement des gilets jaunes, la France a fait parvenir sa réponse à l’institution le 11 avril, par le biais de sa mission permanente à Genève, indique le journal.
Dans un argumentaire d’une vingtaine de pages abondé par les notes du ministère de l’intérieur et de la justice, auquel a eu accès Le Monde, le gouvernement français résume sa « stratégie de défense » et revient sur le contexte des manifestations et les conditions « particulièrement difficiles » dans lesquelles les policiers et gendarmes ont travaillé.
Dans cet argumentaire, le gouvernement souligne que l’emploi d’armes de force intermédiaires (grenades de désencerclement, lanceurs de balles de défense (LBD), les grenades lacrymogènes), ne concerne pas les manifestations mais les attroupements qui dégénèrent dans la violence.
L’usage de ces armes « a permis de contenir cette violence sans retenue et d’éviter des morts tant dans les rangs des forces de l’ordre que
dans les rangs des émeutiers », a assuré l'exécutif français qui a rejeté les accusations sur les contrôles d’identité et les interpellations réalisés en masse depuis le 17 novembre, date où ont débuté les manifestations des gilets jaunes.
Selon le document, « il n’a pas été procédé à des placements en garde à vue systématiques et nul en France ne saurait être arrêté et n’a été arrêté en raison de sa seule qualité de manifestant ».
En mars dernier, la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, avait demandé « urgemment » à la France une « enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force » pendant les manifestations des gilets jaunes.
Réagissant à cette demande, le Premier ministre français Edouard Philippe avait affirmé dans des déclarations rapportées par la presse que la France « n'a pas attendu » l'ONU « pour faire la lumière » sur les faits de violence qui ont émaillé les défilés des gilets jaunes.
« En France, on a un État de droit », s’était insurgé le chef du gouvernement, estimant qu' « il faudra expliquer à Madame le Haut-Commissaire l'ensemble des faits d'extrême violence » notamment contre les forces de l'ordre ou les biens publics.