Politiques d’immigration paradoxales entre le Québec et le Canada
François Legault, nouveau premier ministre au Québec, avait pour ambition de réduire de plus de 20 % le nombre d'immigrants admis au Québec chaque année, dès 2019. Il promettait lors de sa campagne électorale, « le changement » et la fermeté face à « l’immigration ».
Le Québec veut diminuer les arrivées
Comme promis, en 2019, le Québec prévoit de recruter 40.000 personnes au lieu de 50.000 comme cette année. Officiellement, le gouvernement québécois réduirait ses cibles d'immigration pour fournir davantage de services aux nouveaux arrivants, et mieux les accueillir. Officieusement, la Coalition avenir Québec (CAQ) parti de droite au pouvoir au Québec, répond à la crainte d’une partie de son électorat relative de voir un nombre important d'étrangers envahir cette province francophone.
« Devant les difficultés d’intégration qu’éprouvent un grand nombre de personnes immigrantes, il faut prendre les moyens pour favoriser leur établissement durable au Québec, a justifié le ministre Jolin-Barrette. Cela implique une réelle volonté de
mieux franciser, de mieux accompagner chaque immigrant dans leur intégration […] et de s’assurer de répondre aux besoins du marché du travail », telle est la justification du gouvernement québécois.
Ottawa encourage toujours les arrivées
Cette décision ne fait pourtant pas l'affaire du gouvernement canadien, qui vient d'annoncer une hausse du nombre d'immigrants recrutés chaque année. Ce nombre devrait atteindre 350 000 en 2021, soit 1% de la population canadienne.
Face à la pénurie de main-d’œuvre, le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Dominic Leblanc, s’est dit « déçu » de l’annonce du parti québécois. Le premier ministre Justin Trudeau avait aussi confié plus tôt ne pas être « sûr que ce soit le meilleur moment pour réduire le nombre » d’immigrants.
Les caquistes se sont attiré les foudres des autres partis québécois. Le parti de gauche, le Québec solidaire, a estimé que Legault joue avec la « destinée de dizaines de milliers de personnes pour obtenir des gains politiques ».
La Rédaction