Rétro n° 12 : Président grabataire et candidat, les explications d’un président muet, VARtialité des arbitres, quand on perd on
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- 03 juillet 2018 --
- Opinions
La fadeur n’est pas passée, elle ne passera jamais…
Lundi. L’OCP Kenya est dans le collimateur des Kenyans. La cause, disent-ils, est dans les engrais défectueux. La justice poursuit des cadres de l’entreprise et du bureau de contrôle pour tentative d’homicide, ce qui dans le cas présent, serait un génocide car concerne tous les gars qui ont mangé des choses cultivées par des gens douteux avec des engrais défectueux. Et mis en cause par une justice tout aussi douteuse que défectueuse…
Horst Koehler est en Algérie. Il s’est enquis de la santé du président, qu’il n’a pas vu. On l’a rassuré, l’homme va bien, la preuve en est qu’il se présente pour un 5ème mandat. Puis l’Allemand a été en Mauritanie, et il a réussi la prouesse d’écouter les explications d’un président muet. Puis il s’est rendu à Tindouf où les fonctionnaires d’Alger rechignent à se rendre aux évidences et à rendre leurs armes.
Mardi. L’Allemagne perd contre la Corée. Du sud. Elle quitte la Russie. La précédente défaite des Allemands en Russie remonte à Stalingrad, mais ils avaient mieux résisté alors. Même la VARtialité des arbitres, de la FIFA, et même des deux n’y a rien fait…
Centrale Danone n’en finit pas de battre sa coulpe. Mais force est de reconnaître qu’elle le fait de belle manière. Le pédégé de Danone France (et monde) est venu, il a vu et il a presque (con)vaincu. Il a écouté, il a percuté, puis il a promis moins de cherté et plus de qualité. Il sait, lui, ce que signifie communication de crise… et il sait lui qui n’est pas royaliste mais républicain, que le client est roi. Les autres boycottés sont royalistes, et ne peuvent donc admettre que le client est roi.
Zefzafi prend 20 ans. Il aime la manifestation, il aime la contestation, il semble aimer la subversion, il aime parler, soliloquer, il aime s’entendre parler et être écouté… et quand on aime, on a 20 ans. Il refuse de faire appel, laissant les autres lancer des appels.
Mercredi. Trump annonce qu’il veut rencontrer Poutine… Mauvaise idée, Poutine n’est pas le petit Kim. Le tsar est sérieux et impérieux, même si Trump le fait rire. Oncle Donald a besoin de cette rencontre pour redorer son blason passablement terni par les images des enfants en cage et de leurs parents en otages, et Poutine lui fera payer le prix fort.
Jeudi. Sidi Ali est alité… sa société ne devrait pas faire de bénéfices, et elle l’a annoncé… Un profit warning a été émis, mais pas de chiffres. C’est cela le problème avec ces warning profits par temps brumeux de boycott. Si on donne les chiffres, on n’est pas crédible, comme Centrale Danone, et si on n’en donne pas, on n’est pas plus crédible, comme Sidi Ali. Moralité : Comme Afriquia, il ne faut rien dire, et chiffrer ses pertes. Entre soi.
En Conseil de gouvernement, le chef Elotmani, ne doutant de rien, enjoint à ses ministres d’aller sur le terrain, d’ « écouter les gens et de répondre à leurs doléances et revendications ». Vaste programme… seulement voilà, les ministres ont aujourd’hui le moral en berne, alors ils hibernent.
L’UE veut que le Maroc, entre autres pays, ouvre un centre d’accueil hors-UE sur son sol. Jadis, l’Occident voulait imposer ses valeurs au monde
pas libre. Aujourd’hui qu’elle n’a plus de valeurs, elle veut faire des immigrés des gens pas libres, mais chez les autres, ceux qui deviennent de plus en plus libres. A ne rien y comprendre du tout. Sauf que ce ne sont pas les migrants qui plongent dans la mer, mais les Européens qui font le grand plongeon dans l’indignité.
Vendredi. Le gouvernement du Royaume du Maroc est heureux de vous annoncer qu’au terme de sa première année aux affaires, il s’est fortement engagé dans les secteurs sociaux. Problème, cette année a été marquée par les protestations et martelée par le bruit des pas sur le macadam, damned ! Après enquête, il s’avère que le gouvernement, basé à Rabat, parle des secteurs sociaux à Rabat. C’est sans doute pour cela que le chef Elotmani a demandé à ses ministres d’aller voir ailleurs ce qui se passe…
Fouzi Lekjaa est furieux contre la FIFA alors il dégaine son clavier et se fend d’une belle lettre rageuse. Il était tellement énervé, Lekjaa, qu’il n’a pas relu sa lettre, oubliant autant de fautes de français que le Maroc a subi d’erreurs d’arbitrage. Mais il attendait quoi au juste, notre Premier Footballeur, de sa lettre ? Dans sa jeunesse, il avait dû être marqué par l’émission culte « on refait le match ». Sauf que dans la vraie vie, on ne refait rien : si on perd, on part.
Samedi. La preuve que l’Europe coule, son champion en titre, le Portugal, plonge devant l’Uruguay. Il est vrai que Ronaldo la star recherchait plus l’image qui l’immortaliserait que le but qui le qualifierait. On le voit même jouer au brancardier debout, soutenant Cavani qui sortait sur blessure. Et c’est l’image qui est restée : Ronaldo, l’homme de la Play et du fair-play.
On dit que la FIFA accable le Maroc. Une forte amende pour propos rudes d’Amrabat contre la VAR et pour la réaction du staff contre les gaffes. A la FIFA, on n’a pas le droit de s’exprimer, juste de déprimer. Au moins, du temps de Blatter, on avait (encore) la liberté de râler. Vous n’avez pas aimé Sepp Blatter, et bien vous allez adorer Infantino !
Dimanche. Le Sommet africain bat son plein, et le président mauritanien Ould Abdelaziz est follement heureux. Il reçoit chez lui, mais pas le roi du Maroc. Le Maroc aime beaucoup l’Afrique, mais Ould Abdelaziz l’énerve, alors il lui a envoyé un simple ministre et deux sous-ministres. Ould Abdelaziz se console alors en déroulant un accueil de chef d’Etat à un chef de bande nommé Ghali, qui accumule les chefs d’inculpation. A défaut de pouvoir violer l’intégrité du royaume, il a violé des détenues dans les camps de Tindouf et pour cela, les Espagnols le recherchent activement.
Le dialogue interne du PJD démarre. Il se réduit à une série de monologues douloureux et se traduit par une fracture énorme entre les deux camps, celui de ceux qui sont ministres ou peuvent le devenir, et celui de ceux qui voudraient bien mais qui ne le seront jamais. Et plus que jamais, Benkirane crane et Elotmani nie, Ramid est de moins en moins lucide, Daoudi dit ce qu’il pense, Khalfi est encore plus khalfkaïen, Hakkaoui ajuste son voile et Rabbah met les voiles, car heureux de là où il est.
A la semaine prochaine.
Aziz Boucetta