Mondial 2026 : l’Afrique anglophone se range derrière les Nord-Américains

Mondial 2026 : l’Afrique anglophone se range derrière les Nord-Américains

 

Les Etats-Unis d'Amérique n'ont pas encore abrogé les sanctions qu'ils ont imposées au Zimbabwe, mais cela ne les a pas empêché d'envoyer une délégation, discuter avec eux pour soutenir leur offre conjointe avec le Canada et le Mexique pour le Mondial 2026.

Alors que les sanctions politiques continuent toujours, les Etats-Unis, ont envoyé cette semaine une puissante délégation à Harare pour demander au Zimbabwe de voter pour eux ce mercredi (en contrepartie de quoi ? on en saura davantage).

Selon certains analystes, le Maroc a récemment gagné du terrain, dans sa tentative de devenir (seulement) le deuxième pays africain à obtenir les droits d'accueillir la Coupe du Monde, après l’Afrique du Sud en 2010.

La bataille pour accueillir la Coupe du monde 2026 est la première décision majeure que la FIFA prendra à la suite du scandale qui a secoué la Fifagate et qui avait entaché son image. L'instance dirigeante du football mondial sait également que le monde observera avec attention les événements de Moscou.

Le président de la CAF, Ahmad Ahmad tente de mobiliser le soutien du continent derrière le Maroc. Cependant, il sait que l'Afrique est fragile et souvent polarisée quand il s'agit de voter et ne vote jamais en bloc.

Le football et la politique sont aujourd’hui intimement liés, et certains observateurs pensent que les menaces de Trump risquent de porter un coup dur au Maroc et montreront davantage la division de l'Afrique.

Le président de l'Association libérienne de football, Musa Bility,  qui est également une figure influente de la CAF, a déjà annoncé que son pays soutiendrait la candidature nord-américaine.

Bility a déclaré avoir consulté le président George Weah et ils ont accepté de voter pour les Etats-Unis, le Canada et le Mexique en raison des liens historiquement forts qui existent entre la nation ouest-africaine et les Américains.

Le fils de Weah représente l'Amérique dans le football international d’après Bility, qui déclare que « la relation traditionnelle de longue date entre le Liberia et les Etats-Unis, les nombreux Libériens vivant aux Etats-Unis et l'impact que la Coupe du Monde aura sur eux ont joué un rôle clé dans sa décision d'approbation ».

Jouant au Tartuffe, il pousse la fourberie plus loin estimant que « les libériens ont également déclaré qu'il y avait plus de valeur commerciale à avoir la Coupe du monde 2026 tenue aux États-Unis, au Canada et au Mexique qu'au Maroc. »

La FIFA va gagner plus de 2,5 milliards de dollars de bénéfices si la Coupe du monde se déroule dans les trois pays. Chiffres contestés par le ministre Faouzi Lekjaâ après que les dirigeants nord-américains ne se confondent sur les chiffres exacts.  Des rapports non confirmés indiquent également que les dirigeants de United 2026 ont secrètement demandé aux membres de considérer que le vote pour eux va engendrer des bénéfices qui pourraient signifier plus d'argent à partager entre les membres de la FIFA.

Politique et Football

Le football et la politique sont comme des jumeaux siamois et le président américain Donald Trump s’est


immiscer dans la bataille sans gant quand il a tweeté: «Ce serait dommage si les pays que nous soutenons continuaient à faire pression contre la candidature américaine. Pourquoi devrions-nous soutenir ces pays quand ils ne nous soutiennent pas (y compris aux Nations Unies). »

La FIFA a d’abord ignoré avant de revenir mettre en garde mollement Trump pour ses propos que certains considéraient comme menaçant les pays d'exercer leurs droits et les intimidant à voter en faveur de l'offre conjointe des Nord-Américains.

« En règle générale, nous ne pouvons pas commenter des déclarations spécifiques en rapport avec le processus d'appel d'offres », a déclaré la FIFA dans un communiqué, qui ajoute que les activités inappropriées « peuvent nuire à l'intégrité du processus d'appel d'offres et créer une influence indue sur le processus d'appel d'offres. »

Les représentants des candidatures d'Amérique du Nord et d'Amérique centrale ont entamé leur dernière offensive et se sont rendus en Afrique australe pour une deuxième fois la semaine dernière, où ils se sont adressés à la direction sud-africaine du football et à quelques chefs de COSAFA, ont aussi fait un détour à Harare.

« Le comité de candidature américain comprenant les présidents de la FA du Mexique et du Canada et le directeur des soumissions, Jim Brown, font aujourd'hui une présentation aux membres de la SAFA et de la COSAFA», a tweeté SAFA sur son compte Twitter officiel.

Ils semblent également être conscients de l'influence que les dirigeants régionaux exercent maintenant, sur le continent, après que la COSAFA ait comploté la chute du président de la CAF Issa Hayatou.

Quatre officiels, dirigés par Steven Reed, président de la FA Canada, Decio De Maria, président de la Fédération mexicaine de football, Jim Brown, directeur général de Max Gleischman, expert en communications et appels d'offres, étaient à Harare lundi et mardi dernier.

Ils ont rencontré le président de la ZIFA, Philip Chiyangwa, et d'autres hauts responsables du gouvernement, dont le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères et du Commerce international, Sibusiso Moyo.

Philip Chiyangwa président de la fédération zimbabwéenne de football a annoncé que le Zimbabwe soutiendra United 2026 au cours de sa rencontre avec les émissaires américains.

Chiyangwa, qui est également à la tête du Conseil des associations de football de l'Afrique australe, ne se rendra pas en Russie car il continue à se remettre des traitements oculaires. Le Zimbabwe sera représenté par le vice-président de la ZIFA, Omega Sibanda, mais le soutien à la candidature nord-américaine réaffirme la probabilité d'une scission du vote africain malgré l'appel du président de la confédération Ahmad Ahmad pour le soutien du Maroc.

Chiyangwa a déclaré que la décision de soutenir la candidature conjointe USA-Canada-Mexique a été prise avec la bénédiction de son gouvernement, une autre indication claire - si jamais cela était nécessaire - que la politique jouera un rôle significatif dans le scrutin malgré le vote ouvert pour la première fois.

« Nous avons évidemment consulté notre gouvernement. Le gouvernement du Zimbabwe se réjouit de la candidature des Etats-Unis et cela éclairera notre vote », a déclaré Chiyangwa, un allié du président de la FIFA, Gianni Infantino, qui est très favorable à la candidature nord-américaine.

Mouhamet Ndiongue