Après de longues années d’attente, la Cour de cassation met fin à l’affaire Casino Es Saadi

Après de longues années d’attente, la Cour de cassation met fin à l’affaire Casino Es Saadi

Après plusieurs années de procédures, la Cour de cassation a rendu, mercredi 19 décembre, son verdict final dans l’affaire Casino Es Saadi, l’un des dossiers les plus emblématiques de crimes financiers au Maroc. La cour a rejeté le pourvoi en cassation introduit par les accusés, notamment l’ancien leader istiqlalien Abdelatif Abdouh, contre les jugements émis par la chambre criminelle d’appel spécialisée dans les crimes financiers auprès de la Cour d’appel de Marrakech.

La Cour de cassation a confirmé les jugements prononcés en première instance et en appel, condamnant Abdelatif Abdouh, ex-parlementaire et ancien président de la municipalité de Menara-Guéliz (1997-2003), à cinq ans de prison ferme et une amende de 50 000 dirhams. Elle a également confirmé la condamnation de sept conseillers municipaux à trois ans de prison ferme et une amende de 40 000 dirhams chacun.

Quant à l’entrepreneur Abdelghani Mtassili, il a été condamné à deux ans de prison ferme et une amende de 30 000 dirhams. La cour a en revanche prononcé l’acquittement de Mehdi Zoubairi de toutes les charges retenues contre lui, et a abandonné les poursuites contre Ahmed El Bardai en raison de son décès.

La cour a également ordonné la confiscation des appartements reçus par Abdelatif Abdouh comme pots-de-vin dans le cadre du lotissement « Arsat Cinco », pour les attribuer au Trésor public. Elle a maintenu le jugement d’acquittement concernant les accusations liées au lotissement « Sidi Abbad 5 » et au restaurant.

Pour rappel, l’affaire remonte à une plainte déposée par l’Instance nationale de protection des deniers publics à Marrakech, sous la présidence locale de Mohamed Ghalloussi, dénonçant une opération de cession douteuse du terrain sur lequel est implanté l’hôtel emblématique Saâdi à Marrakech. Les enquêtes ont révélé l’implication d’Abdouh, accompagné de conseillers municipaux, d’entrepreneurs et de fonctionnaires, dans des crimes tels que le détournement et la dilapidation de fonds publics, la falsification, la corruption et l’abus de pouvoir.

Il convient de rappeler que la chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Marrakech avait rendu ses premiers jugements en 2020, avant leur confirmation par la chambre criminelle d’appel. En novembre de la même année, le dossier concernant l’entrepreneur Abdelghani Mtassili avait été séparé pour réexaminer certaines accusations, tandis que les poursuites contre Ahmed El Bardai avaient été abandonnées en raison de son décès.

Abdelkader El Fatouaki