Vers un mode de production décarboné et durable
Conscient de l’importance de l’économie verte en tant que véritable pilier de relance, le Maroc s’est engagé, ces dernières années, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, dans un processus de transition vers un mode de production décarboné et durable.
La volonté affichée par le Royaume de verdir son économie a été consacrée en 2017 à la faveur de l’adoption de la stratégie nationale de développement durable (SNDD) qui se veut une approche intégrée et globale pour une transition vers un développement à faibles émissions.
Cette stratégie prend en compte les défis environnementaux, en œuvrant pour la promotion du développement humain et de la cohésion sociale et en consolidant, d’une manière durable, la compétitivité économique grâce à des plans d’actions sectoriels de développement durable (PADD) précisant la contribution de chaque département dans la mise en œuvre de cette Stratégie.
Le Maroc a aussi élaboré, comme l’a rappelé le chef du gouvernement Aziz Akhannouch qui a représenté, récemment à Riyad, SM le Roi Mohammed VI au Sommet de l’Initiative verte du Moyen Orient (MGI), le Plan Climat National 2020-2030, qui vise le renforcement de la capacité d’adaptation et d’accélération de la transformation vers une économie à faibles émissions, la mise en œuvre des politiques nationales relatives au climat sur le plan local, ainsi que l’encouragement de l’innovation et la sensibilisation pour mieux répondre aux défis posés par le changement climatique.
Ce plan prévoit également le recours aux solutions basées sur la nature, la production d’une énergie propre et le développement de l’industrie verte, a ajouté M. Akhannouch, indiquant que le Royaume a revu à la hausse son ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 45,5% à l’horizon 2030, au lieu de 42%.
Par ailleurs et dans le contexte de la pandémie, l’économie verte est appelée à gagner d’importance, d’autant plus qu’elle constitue un véritable gisement d’emplois, notamment pour les jeunes de même que
la relance post-covid doit porter essentiellement sur la durabilité et la décarbonation de l’industrie.
A cet égard, une “War Room Green Economy” a été lancée récemment à Rabat, avec pour objectif de promouvoir un écosystème performant dédié au développement de projets verts, créateurs d’emploi et soutenant l’industrie nationale.
La nouvelle structure multipartite vise la mise en place d’un cadre attractif pour l’émergence d’un écosystème favorable à l’économie verte.
Cet écosystème, basé au siège de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), devra permettre de générer de l’emploi pérenne, de soutenir l’industrie marocaine à substituer les importations et augmenter les exportations tout en décarbonant ses process, d’améliorer la balance commerciale et de relancer l’économie post-covid à travers une banque de projets.
A noter aussi que dans son rapport général, la commission spéciale sur le modèle de développement a souligné que la transition accélérée du Maroc vers une économie sobre en carbone et compétitive, attractive pour une utilisation industrielle, permettrait de faire du Royaume une référence en termes de modes de production décarbonée, responsable et durable.
Cette transition permettrait aussi d’élargir l’accessibilité de l’offre exportable marocaine aux marchés porteurs et d’attirer sur le territoire national des investisseurs étrangers en quête d’opportunités, relève le rapport qui préconise de mieux exploiter tout le potentiel de l’économie verte.
La Commission encourage, dans ce sens, l’adoption d’une stratégie dédiée à l’économie verte et déclinée sur le plan territorial, en privilégiant la logique d’une économie circulaire intégrant les spécificités et les potentialités locales.
Une attention particulière devra être accordée au développement des filières industrielles vertes dans les domaines des énergies solaires, éoliennes, d’assainissement liquide et de gestion des déchets, a souligné la Commission qui appelle à déployer des programmes de formation dédiés aux métiers verts et à promouvoir, à travers des mesures incitatives appropriées, les initiatives de recherche-développement-innovation, portées par les acteurs académiques, industriels et financiers, en vue d’anticiper les besoins futurs en compétences correspondant au développement des filières vertes.