Covid : manifestations contre les restrictions dans plusieurs villes d'Europe

Covid : manifestations contre les restrictions dans plusieurs villes d'Europe

Des rassemblements ont réuni samedi plusieurs milliers de personnes en Allemagne, au Royaume-Uni, en Suisse, en Bulgarie, en Belgique et en Autriche, pour dénoncer la « dictature » des restrictions sanitaires. En Moselle, quelques centaines de personnes ont réclamé l'abolition des tests pour les travailleurs frontaliers.

Les mouvements de protestation contre les restrictions sanitaires imposées pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ont fédéré quelques milliers de personnes dans plusieurs pays européens ce samedi. Les manifestations les plus importantes se sont déroulées en Allemagne, où le défilé a viré à l'affrontement avec la police dans la ville de Cassel.

Dans cette cité du centre de l'Allemagne, entre 15.000 et 20.000 personnes ont participé au défilé, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police locale. Les heurts se sont produits quand des contestataires, serrés les uns contre les autres et ne portant pas de masque de protection, ont tenté de se frayer un passage à travers un cordon de policiers pour se joindre à d'autres mécontents.

Un mouvement à l'origine des rassemblements « anti-corona »

« Nous ne tolérons pas de telles attaques », a indiqué la police, qui a prématurément mis fin au rassemblement en raison des violations des règles d'hygiène. Ailleurs dans la ville, la police a répliqué à coups de matraque et à l'aide d'un canon à eau à des groupes qui tentaient de franchir des barrières et qui jetaient des bouteilles. Des bagarres ont également eu lieu avec des contre-manifestants.

La manifestation de Cassel s'est déroulée à l'appel du mouvement « Querdenker » ou « Anticonformiste », qui a organisé quelques-uns des plus grands rassemblements « anti-corona » dans le pays depuis le début de la pandémie. Il fédère des membres de l'extrême gauche, des adeptes des théories du complot, des détracteurs de la vaccination ainsi que des partisans de l'extrême droite.

Important rendez-vous lundi

Lundi, la chancelière Angela Merkel et les dirigeants des 16 Länder se réuniront pour décider d'éventuelles nouvelles mesures de restrictions, alors que l'Allemagne avait pu procéder début mars à quelques assouplissements.

Le pays a d'ores et déjà décidé de restreindre à partir de dimanche les passages à sa frontière avec la Pologne, pays classé en zone à haut risque par l'institut de veille sanitaire Robert-Koch - et qui a basculé samedi en confinement partiel pour une durée de trois semaines.

Les restrictions imposées à ses


frontières par l'Allemagne sont d'ailleurs à l'origine d'une grogne du côté de la Moselle. Quelques centaines de personnes se sont rassemblées à Sarreguemines pour réclamer « l'abolition des tests Covid-19 de moins de 48 heures pour les travailleurs frontaliers ».

L'Allemagne impose depuis le 2 mars cette mesure aux quelque 16.000 travailleurs frontaliers français qui veulent se rendre en Sarre. Une déclaration d'entrée électronique sur le territoire est aussi nécessaire.

Pour les frontaliers, ces mesures sont « insupportables » et même « pires » que la fermeture des frontières vécue l'an dernier, a relevé le président du Comité de défense des travailleurs frontaliers mosellans, Arsène Schmitt.

« Les esclaves modernes portent un masque »

Outre l'Allemagne, d'autres pays européens ont vu se rassembler des petits groupes de contestataires aux restrictions. Aux Pays-Bas, où des émeutes ont eu lieu en janvier après l'instauration d'un couvre-feu, la police a fait usage de canons à eau pour disperser un groupe de 500 personnes rassemblées illégalement à Amsterdam.

En Suisse, environ 5.000 personnes ont manifesté dans la ville de Liestal pour, là aussi, exiger la fin des restrictions, selon la police. Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit : « Les vaccins tuent » ou « les esclaves modernes portent un masque ». Ils estiment que le gouvernement suisse a recours à des mesures « dictatoriales » pour imposer les restrictions sanitaires, dont la fermeture des restaurants et des bars.

« Carnaval sauvage » à Bruxelles

A Vienne, environ un millier de manifestants, dont certains d'extrême droite, ont défilé avant que la police ne les disperse, selon la presse autrichienne. A Londres, ce sont aussi des milliers de personnes qui ont exprimé leur rejet des restrictions sanitaires. La police de la capitale britannique a indiqué avoir interpellé 33 personnes, majoritairement pour avoir enfreint l'interdiction de sortir sans motif autorisé.

A Bruxelles, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées pour protester contre des mesures antidémocratiques, alors que le pays enregistre depuis une semaine une « flambée » de cas qui nécessite de « resserrer la vis » des restrictions, selon le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke. Un « carnaval sauvage », qui se déroule habituellement sur la place du marché aux puces, a toutefois été toléré par la police. Et à Sofia, une manifestation anti-restrictions a rassemblé 500 personnes, nombre d'entre elles ne portant pas de masque.

 

Avec AFP