L'évasion fiscale estimée à 2,7 % par an, selon le Groupe de haut niveau de l'ONU
Un comité de l'ONU a mis en garde contre l'évasion de 2,7 % de la valeur du produit brut mondial chaque année, à un moment où les États perdent 600 milliards de dollars chaque année en raison des entreprises commerciales qui se réfugient dans des paradis fiscaux exonérés d'impôts.
C'est ce qui est ressorti d'un rapport publié ce jeudi par le Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la responsabilité financière internationale, la transparence et l'intégrité.
Selon le rapport, "au moment où la richesse des milliardaires du monde entier a augmenté de 27,5 %, pendant la pandémie de coronavirus, 131 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté".
Le nombre de milliardaires dans le monde en 2020 a atteint les 2 153, qui possèdent une richesse équivalente à celle de 60 % de la population mondiale, selon un rapport publié l'année dernière par Oxfam.
Le rapport du Groupe de haut niveau de
l'ONU a d'ailleurs mis en garde contre "la dissimulation d'un dixième de la richesse mondiale sous la forme d'actifs financiers extérieurs, ce qui empêche les gouvernements d'obtenir leur juste part des impôts qui taxent ces actifs".
Et d'ajouter : "La récupération des pertes annuelles dues à la fraude fiscale au Bangladesh, par exemple, permettrait à ce pays d'étendre le filet de sécurité sociale à neuf millions de personnes âgées".
"De même, l'argent de l'évasion fiscale au Tchad pourrait couvrir les coûts de construction de 38 000 salles de classe, et en Allemagne, il peut financer l'installation de 8 000 éoliennes", poursuit le rapport.
Le rapport onusien a exhorté les gouvernements du monde entier à "adopter des mesures décisives pour lutter contre l'extrême pauvreté, la pandémie de coronavirus et le changement climatique, en récupérant des milliards de dollars perdus à cause de la fraude fiscale, de la corruption et du blanchiment d'argent".